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Classica # 215 (09 / 2019)
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Alpha
ALPHA542



Code-barres / Barcode : 3760014195426

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Analyste:  Philippe Venturini

« Opus 1 », parce que ce programme réunit les six Sonates en trio op. 1 de Jean-François Dandrieu (1682­1738). Publié en 1705, ce recueil vient alimenter, sinon la querelle, du moins la réflexion sur les mérites respectifs des musiques française et italienne, débattus par l'abbé Raguenet (1702) et Le Cerf de La Viéville (1704). La sonate transalpine étend alors son empire sur toute l'Europe. Dandrieu adopte ainsi le modèle italien dans l'intitulé des oeuvres (Sonata a tré) et des mouvements (Allemanda, Gavotta, Giga) comme des instruments sur la partition (violino, basso). Les musiciens du Consort ont eu l'heureuse idée de mettre en regard quelques pages de Corelli, issus des op. 2 et op. 4, compositeur auquel Dandrieu rend hommage dans son deuxième livre de Pièces de clavecin (1728).

Comme à l'accoutumée, Le Consort profite des violons sûrs, à l'archet incisif et vif, de Théotime Langlois de Swarte et Sophie de Bardonnèche, comme le rappellent le dialogue en doubles croches dans l'Allemanda de la Sonate nº6 ou l'Allegro de la Sonate nº1, ce qui n'exclut pas de beaux moments de tendresse (Adagio de la nº2). Basse partagée entre le clavecin et l'orgue que touche Justin Taylor et soutenue par la viole de Louise Pierrard. Le Consort s'autorise des pizzicatos (Giga de la Sonate nº1 et Vivace de la Sonate nº4) que la partition ne précise pas, mais l'effet est garanti. Projet original, défendu avec autant de conviction que de goût et de sensibilité.

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