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Diapason # 684 (11 /2019)
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Challenge Classics
CC72774


Code-barres / Barcode : 608917277425

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

Il nous aura fallu attendre treize ans pour retrouver en disque cette Ipermestra ressuscitée en août 2006 au festival d'Utrecht, dans une mise en scène épurée de Wim Trompert. Aucune version concurrente n'existe à ce jour de cet opéra méconnu, pourtant repris en 2017 à Glyndebourne dans une nouvelle production, à la fois moderne et orientalisante, de Graham Vick, avec une distribution mémorable (Emöke Barath, Anna Quintans en tête) sous la direction de William Christie.

L’Ipermestra, si elle appartient à la période de pleine maturité de Cavalli, n'a pas été conçue pour les théâtres lyriques publics et payants de Venise. C'est un opéra de cour florentin, introduisant de somptueux éléments spectaculaires, jusqu'à un combat équestre. L’argument relate comment le roi d’Argos, Da­nao, pour déjouer un oracle funeste donne ses cinquante filles en mariage aux cinquante fils de son frère Egitto, afin qu'elles les assassinent. L'une d'entre elle, Ipermestra, renonce à sacrifier son époux Linceo qui reviendra après maintes péripéties tuer Danao et les quarante‑neuf épouses criminelles.

Le témoignage de 2006 nous parvient trop tard. Alarçon, Christie Jacobs et d'autres ont offert entre-temps à la musique de Cavalli une cohérence qui manque ici. Les accompagnements sont pollués par une ornementa-tion surabondante, une percussion inutile, une surcharge de doublures hasardeuses. Gauche et envahissante, l'instrumentation est un problème par exemple dans la première scène de l'acte Il ‑ cette orchestration par accumulation progressive d'instruments est en fait anachronique. Plus douteux encore: lors des interventions de Danao, le mélange orgue et basse de trombone rend les harmonies troubles et indistinctes (dès les années 1970, Harnoncourt savait faire un autre usage de ces instruments dans ses opéras vénitiens). Enfin, le continuo est alourdi par le recours trop fréquent aux basses d'archets et des réalisations bavardes.

 La distribution vocale reste malgré tout convaincante. Elena Monti exprime tous les déchirements cornéliens du rôle‑titre, offrant en particulier, à l'acte I, un lamento d'anthologie. Emanuela Galli incarne avec héroïsme et tendresse le personnage de l'époux aimant et vengeur. Le ténor aigu Marcel Beekman fait preuve d'un bel abattage dans l'inévitable rôle travesti de la Nourrice (Berenice), tandis que Sergio Foresti parvient, dans cet improbable contexte sonore, à conférer une poignante touche pathétique au rôle ingrat du tyran assassin. Qui trop attend se voit souvent déçu !


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