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Diapason # 682 (00 /2019)
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Resonus
RES10236



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Analyste: Philippe Ramin

Sorti de l'oubli en 1979 par William Christie (HM), Pancrace Royer a reçu un traitement royal dans la première intégrale de Christophe Rousset en 1993 (L'Oiseau-Lyre). Les quatorze pièces de son unique Livre pour clavecin (1746) font comprendre l'engouement pour un compositeur dont l'opéra Zaïde fut régulièrement repris de 1736 à 1770, et dont l'esprit « aimable et de la plus grande politesse » eut à subir les foudres de Rameau, probablement irrité par un goût parfois ostentatoire pour le spectaculaire. Pour nos oreilles modernes, le compositeur manie avec un certain panache le grandiose à la mode et le délicat hérité de Couperin ; il sait sans nul doute exploiter le timbre particulier des grands clavecins de son temps, et n'est pas avare d'indications de jeu et d'expression.

Petite déception à l'écoute de Mie Hayashi, élève du regretté John Toll et de Robert Wooley. Son interprétation prudente réduit ce kaléidoscope d'idées à un discours incertain, où la peinture des sentiments manque par trop de nuances.

L'Aimable singulièrement figée et une Rémouleuse sautillante trahissent une certaine difficulté à cerner les caractères. A grand renfort de ralentis expressifs, la claveciniste tente de théâtraliser un Vertigo ou une Marche des Scythes avares de souffle. L'organisation du temps musical est troublée par une réalisation ornementale qui gagnerait à davantage de naturel. Le sérieux de sa lecture ne fera d'ombre ni à l'accomplissement de Rousset, ni à l'album partagé entre Rameau et Royer par Jean Rondeau (Erato, 2015).

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