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Diapason # 683 (10 /2019)
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BIS
BIS2421




Code-barres / Barcode : 7318599924212

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Vincent Genvrin

Est‑ce parce qu'il a dirigé toutes les cantates de Bach que Masaaki Suzuki, lorsqu'il joue le même compositeur à l'orgue, donne une revigorante impression de fraîcheur, de liberté, de nouveauté ? Certainement, car l'oeuvre la plus grandiose écrite pour l'instrument à tuyaux n'est que la partie d'un tout aux multiples ramifications vocales et orchestrales, ce que les organistes ont parfois tendance à oublier. Cependant, la culture ne suffit pas pour donner à tel Prélude l'allure d'un choeur d'ouverture. Pour y parvenir, il faut être véritablement et profondément... organiste, et Suzuki l'est au plus haut point. Vaincre l'inertie de l'énorme plenum de Freiberg et lui faire dire ce qu'il a en tête semble un jeu pour lui, comme de conférer l'éloquence d'une voix soliste à quelques registres animés d'un mécanique tremblant.

Comme dans les deux volumes précédents (cf. n°641, Diapason d'or, et n°658), le programme mêle des pages d'époque et de style complètement différents, ce qui est au fond une bonne idée, la variation des niveaux de densité permettant d'échapper à la saturation lors d'une écoute continue. Parmi les oeuvres de jeunesse, l'acnéique Prélude et fugue BVW 531 en ut majeur, la Toccata BVVV 566a dans le même ton, la Partita BVW 770 (d'attribution plus que douteuse) débordent d'une telle joie de vivre qu'ils en deviennent presque intéressants. La période de la maturité est représentée par une Fantaisie et fugue BVVV 537 en ut mineur minutieusement phrasée, et surtout le Prélude et fugue BVW546, également en ut mineur. En l'animant du souffle puissant d'un choeur de Passion, Suzuki livre l'une des meilleures interprétations de cette oeuvre colossale.

Parsemé de quelques chorals isolés ‑ parmi lesquels un bouleversant Herr Jesu Christ, dich zu uns wend BVW 709 ‑ l'ensemble se conclut par la célèbre Passacaille et fugue BVW582 en ut mineur. Après un tel parcours, on se prépare à un mets de choix, et cependant c'est la déception. Est‑ce le tempérament de Freiberg, particulièrement disgracieux dans cette tonalité, le principe de la passacaille interdisant d'en sortir ? Est‑ce le changement de jeux à chaque variation, procédé néo­classique qui s'adapte mai à un orgue ancien et remplace une implacable progression par de multiples digressions ? Toujours est‑il que l'émotion reste à la porte. C'est en vain que la fugue brillera de tous ses feux: il lui manque le principal, une raison d'être.


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