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Diapason # 685 (12 /2019)
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AAM007

Handel: Brockes-Passion Product Image

Code-barres / Barcode : 5060340150082

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio

Fameux tricentenaire que celui de cette Brokes Passion, dont la première exécution connue eut lieu en 1719 à la cathédrale de Hambourg. Là, durant la quinzaine précédant Pâques, furent chantées les partitions de Keiser (1712), Telemann (1716), Mattheson (1718) et Handel sur le même livret du patricien Barthold Heinrich Brockes.

Il y a deux mois (cf. no 683), la version de Laurence Cummings s'installait en tête d'une discographie encore mince. Ce luxueux coffret produit par l’Academy of Ancient Music la détrône déjà, et marque un tournant décisif: on ne pourra plus négliger le seul oratorio allemand de Handel, chef‑d’oeuvre sur sa route comme dans l'histoire du genre.

Car Richard Egarr et ses comparses font (enfin) battre le coeur de chaque scène, construisent le drame au fil des pages. Le choeur initial refuse la clameur, retient son mystère dans des entrées inquiètes. Le soliloque de Jésus à Gethsémani décline les degrés de l'angoisse, distingue les deux ariosos aux accords identiques ‑ le premier implorant, le second renonçant. À défaut d'extase, les solistes transmettent un texte habité à la phrase près. Cody Quattlebaum distille le tourment du Christ dans le baume du timbre. La révolte d'Elizabeth Watts en fille de Sion, la lumière de Ruby Hughes en allégorie de l'âme forment un contraste où s'affirme le propos de l’oeuvre. Au sein de l'orchestre, tout respire, s'équilibre intuitivement; la captation sur le vif révèle la complicité des interprètes. Continuiste disert au clavecin, Egarr ravive la tension dans les récitatifs ; le violon leste de Bojan Cicic, le hautbois capiteux de Leo Duarte enchantent les ritournelles qui leur reviennent.

Ce dernier publie une nouvelle édition de l’oeuvre, réévaluant l'ensemble des sources; un livret richement illustré en donne le détail, joint à plusieurs articles de fond. Les variantes font l'objet d'un troisième disque, où paraissent pour la première fois les passages traduits en anglais par Charles Jennens ‑ librettiste du Messie. Une discographie rappelle élégamment les précédentes versions et en annonce trois à venir, par Concerto Copenhagen, Le Concert Lorrain et Arcangelo. Plus qu'un anniversaire, une nouvelle naissance ?


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