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Diapason # 688 (03 /2020)
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Accent
ACC26412




Code-barres / Barcode : 4015023264120

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Analyste: Luca Dupont-Spirio

 

Comme le Dixit à Rome, comme Rinaldo à Londres, Rodrigo sent l'ivresse d'une conquête. Le premier opéra italien du Saxon - après des essais hybrides à Hambourg - supplante les modèles tout juste rencontrés ; l'urgence de séduire fait affleurer le génie.

Arrivé un an plus tôt au pays de Dante, le musicien présente en novembre 1707, au Cocomero de Florence, cet ouvrage sur le dernier roi Wisigoth d’Aragon. Inconnu, le librettiste emprunte au Duello d'amore e di vendetta de Francesco Silvani, mis en musique par Ziani. Tyran volage, Rodrigo a usurpé le trône d'Evanco grâce au vaillant Giuliano, dont il trahit pourtant la soeur Florinda. Les prières d'Esilena, son épouse légitime, le sauveront d'une vengeance féroce.

Intrigue banale, personnages sommaires, partition étoilée. Les airs, au souffle court - une à quatre minutes ! -, n'en sont que plus ardents. Exception frappante, le « Per dar pregio » d'Esilena déploie magnifique-ment cadences et vocalises, fait danser un violon fleuri sur les tenues extatiques de la,voix.

Générosité, fraîcheur affirmées par l'orchestre de Cummings dès la délicieuse suite de danses qui introduit l'action, ici complète quand Curtis (Erato) et Lopez Banzo (Ambroisie) n'en gardaient que l'Ouverture. Le nouvel enregistrement peut revendiquer la plus belle Florinda, sous les traits d’Anna Dennis dont s'imposent le sombre velours dans « Occhi neri », l'agilité dans « Pugneran » - qui deviendra l'« Abbrucio » de Rinaldo -, l'éclat vulnérable dans « Fredde ceneri ». L’Esilena de Fflur Wyn ne pâlit pas devant celle de Sandrine Piau (chez Curtis): émission lumineuse, un rien monotone mais pleine, souple.,.qui sied à la modestie de la reine et fait merveille dans son grand air déjà cité. Erica Eloff négocie avec un timbre acide les élans du rôle-titre, compense en caractère ce que Ia voix lui refuse. Ténor adroit, Jorge Navarro Colorado prête ce qu'il faut de chaleur à Giuliano. L'aplomb de Leandro Marziotte (Fernando) accuse par contraste l'aigreur de Russell Harcourt (Evanco), autre contre-ténor du plateau.

À la distribution plus égale, à l'orchestre plus poli de Curtis, la fièvre de ce live offre une alternative, touchante par ses aspérités.

 

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