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Diapason # 686 (01 /2020)
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Facce d'Amore Product Image

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Analyste: Vincent Agrech

Prudent dans la gestion de son image (notamment ses activités annexes de mannequin et de break dancer tant qu'il devait confirmer sa légitimité de jeune soliste sur la scène internationale, Jakub Jozef Orlinski assume aujourd'hui une stratégie de promotion aussi risquée que spectaculaire, mais pour l'heure payante, à en juger par les millions de vues dont peuvent se prévaloir, sur la Toile, ses séquences filmées: s'imposer comme la star lyrique de l’ère des réseaux sociaux, et comme un sex symboi sur le modèle des chanteurs pop, dans un milieu classique traditionnellement réservé à l'égard des déshabillages répétés.

Sans juger de la dimension médiatique du phénomène, le disque flattant le seul plaisir des oreilles, on attendait avec curiosité le second récital de l'artiste, après un premier alignant raretés et inédits puisés dans le répertoire sacré (« Anima sacra », cf. no 674). Cette galerie d’amoureux est moins originale mais, pour moitié inédits là encore, les airs choisis forment un programme aussi enthousiasmant ‑ dû à nouveau au chanteur et danseur Yanis François, qu’Orlinski met en avant dans le livret.

On relève d'emblée l'assise impressionnante gagnée par l'instrument, toujours admirable par la rondeur du timbre et l'homogénéité des registres, jusqu'à la fusion avec un grave émis désormais dans une authentique voix mixte, dont la beauté et le moelleux envoûtent véritablement. Le souffle ductile, l'agilité toute en souplesse, le legato tenu, l’intelligence des ornements (au premier rang desquels un vibrato d'un goût exquis) nous valent quelques moments miraculeux ‑ les airs de Bononcini (La costanza non gradita), Hasse (Orfeo), et par‑dessus tout « Che m'ami ti prego » de Matheson (Nerone), avec sa reprise anthologique.

Si Maxim Emelyanchev et son Pomo d'Oro nourrissent le dialogue de la splendeur de leurs timbres, ils partagent peut‑être avec le chanteur ce qui serait notre unique réserve: un léger manque de flamme expressive, dans la virtuosité plus contrôlée que folle comme dans l'articulation du texte, où les mots sonnent plus ronds qu'incisifs. Alors qu'Orlinski se montre transcendant en scène dans le répertoire de Grimaldi, son Handel parait encore un peu trop sage au micro. On espère donc un DVD de son Rinaldo de Glyndebourne.


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