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Classica # 218 (12 / 2019)
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Code-barres / Barcode : 3487549903486

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Analyste:  Aurore Leger

Si Rameau, qui pratiqua l'orgue toute sa vie, ne lui a consacré aucune oeuvre, les transcripteurs ont, depuis plus d'un siècle et singulièrement depuis une dizaine d'années, abondamment réparé cette injustice. Après Yves Rechsteiner ou encore Paul Goussot accompagné de l'ensemble Zaïs, le duo Vernet‑Meckler apporte une nouvelle production à cette discographie. Production d'exception à deux titres au moins, dont le premier est de marquer le retour au disque du somptueux orgue Isnard (1772) de Saint‑Maximin, magnifiquement restauré par les ateliers Quoirin. Production d'exception, surtout, de par la très haute qualité artistique d'un enregistrement auquel le jeu à quatre mains et quatre pieds apporte une riche et fougueuse pâte sonore.

Dès l'ouverture de Castor et Pollux, l'auditeur ne peut qu'être saisi par la plénitude qui se dégage de l'instrument, mais aussi par la noblesse, la fougue altière, incisive et péremptoire des interprètes, incontestablement renforcées par les attaques guerrières des légendaires trompettes en chamade. Cette grandeur sombre et virile se retrouve tout au long du disque, tant dans les préludes tirés de Dardanus que le Sommeil sur les flûtes ou l'Entrée pour les guerriers, transformée pour l'occasion en un superbe récit à deux dessus exploitant avec subtilité le tempérament inégal de l'instrument. Pour paraphraser Campra, il y a dans ce disque assez de musique pour en faire dix.

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