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Diapason # 689 (04 /2020)
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Aparté
AP223




Code-barres / Barcode : 5051083152693

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Analyste: Loïc Chahine

 

Élaboré avec la complicité du Centre de musique baroque de Versailles, ce troisième récital de Chantal Santon Jeffery aligne les raretés : même les pages de Rameau sortent d'ouvrages rarement joués (Les Paladins, Les Fêtes d'Hébé, Le Temple de la gloire). Il confirme la richesse de la musique de Gervais (Hypermnestre, cf. no 684), dont l'air « Quels doux concerts » fait entendre un pupitre de flûtes de haute volée. Et révèle Jean-Baptiste Cardonne (1730-1792) dont l'Omphale (1769) atteste le tempérament dramatique.

Qualité que Chantal Santon Jeffery répand à loisir: l'air « Pluton répond à nos souhaits » est porté par une gradation redoutablement efficace. Ce que la voix a perdu en prime jeunesse, elle l'a gagné en ampleur. Il n'est que de comparer l'air de Boismortier « Laissons de mon amour » avec la version pionnière de Véronique Gens (Les Fêtes de Paphos avec Rousset, L’Oiseau-Lyre, 1997): ici, quelle urgence! Et quelle chair, aussi ! Capable d'alléger (« Vole, charmant amour ») comme de tonner à pleine voix (« Qui peut me délivrer des horreurs que je sens»), la soprano affiche une versatilité et une diversité de couleurs qui donnent du relief aux paroles (superbe « Calmez de vos fureurs » de Dauvergne). Le chant s'avère plus enclin à la tragédie qu'à l'élégie (« Dieux qui me condamnez »). Tout au plus pourrait-on reprocher à l'ariette finale de Castor et Pollux une pâte un rien opulente, donnant à cette page un éclat plus dramatique et cosmique que stellaire, à l'opposé diamétral du survol diaphane de Sandrine Piau (avec Christie, HM, 1993).

Pour apprécier la souplesse du geste de György Vashegyi, il faudra passer outre une prise de son guère flatteuse. Elle ne ternit pas un triomphe (plages 13 et 14, Rameau et Leclair) qui évite la caricature, ni des pupitres de vents exceptionnels, flûtes et bassons en particulier « Laissons de mon amour »). Dommage que les violons, sous la houlette du vénérable Simon Standage, manquent souvent de nerfs. Mais le Premier air pour les magiciens de Cardonne mériterait à lui seul qu'on oublie ces menus défauts. Si le chœur affiche une ferveur et une cohésion admirables dans « Tout rang, tout sexe, tout âge » (Rameau), il se trouve, souvent relégué en arrière-plan, tandis qu'est mis très en avant un clavecin d'ailleurs prosaïque (et à peine en place dans « Quelle vengeance! » de Royer).


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