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Diapason # 690 (05 /2020)
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BIS
BIS2500




Code-barres / Barcode : 7318599925004

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Maximilien Hondermarck

 

C'était déjà manifeste dans le premier choeur de sa Messe en si (Bis, Diapason d'or de l'année 2007): Maasaki Suzuki deroulait ce monument avec la tranquille assurance de celui qui ne veut rien démontrer, mais simplement faire entendre. Les « Kommt » ont ici remplacé les « Kyrie », toujours rétifs à l'agitation, à la pose, toujours aussi tendres. C'est que Suzuki n'a pas dévié depuis trente ans qu'il gravit la montagne par tous les chemins: la musique de Bach n'a pas d'abord une fin esthétique, ou pas seulement ; elle cherche à donner une joie spirituelle par son enracinement dans un texte.

Son premier enregistrement de la Saint-Matthieu il y a vingt ans témoignait déjà d'une même conception (inflexions similaires, minutages identiques); mais comme les moyens ont progressé ! La prise de son (Take 5) a gagné en définition, qui nous fait entendre contours et intentions avec précision : les chorals en sont révélés, à l'image de ce « Wer hat dich so aeschlagen » transpirant de sentiment.

Benjamin Bruns et Christian Immler vont plus loin dans l'incarnation que Gerd Türk et Peter Kooij en .1999. L’un, voix pleine et lumineuse, osant détimbrer, est un nouvel Évangéliste épatant (bouleversant reniement de Pierre façon kaléidoscope émotionnel); l'autre, un Jésus calme, lent à la colère, maître d'un flot vocal souverain. L’orgue Marc Garnier, construit pour l'enregistrement, finit d'unifier leur dialogue en donnant plus d'assise au narrateur et plus de mystère à leurs échanges. Le soprano de Carolyn Sampson et la flûte fusionnent comme rarement dans « Aus Liebe » et Zachary Wilder tisse dans la rage du « Geduld! » un linceul de consolation.

Le « Erbarme dich » luminescent de Damien Guillon, l'archet transperçant de Jérôme Hantaï dans « Komm, süsses Kreuz » pour une fois confié i l'interprète du Christ)... autant l'individualités brillantes, mais pas une fois la tentation de chanter ou de jouer pour soi, ou pour le reflet du micro. Quelques scories, mais rien en dessous ou à côté du texte. L’aIto mal ajusté de Clint Van der Linden nous frustre dans « Können Tränen meiner Wangen » ? Nous voyons tout de même ses larmes. Retour enfin à « So ist mein Jesus nun gefangen », concentré de ce qui en cette version nous touche : la limpidité des affects, l'absolue confiance en la musique, l'espérance paisible.


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