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Diapason # 690 (05 /2020)
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CPO 5552052
  


Code-barres / Barcode : 0761203520527

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre

 

Ce qu'on appelle un éditeur fidèle. En 1996 (cf. no 426) CPO publiait le premier enregistrement jamais osé du tout premier opéra de Handel - ou plutôt Händel puisque, début 1705, le jeune Saxon employé par l'Opéra de Hambourg ne savait rien de Londres - ni de Rome. Un quart de siècle plus tard, CPO nous envoie le second, aucune Almira n'étant venue depuis se mesurer à la pionnière. Heureuse initiative.

Pas tellement pour le quart d'heure supplémentaire - avec l'air « lngrato, spietato » retrouvé en 2004 et le quintette du III reconstruit par Stephen Stubbs - qui étire cette chaîne capricieuse d'arias brèves (la plupart entre une et trois minutes) aux dimensions de Tristan. Ni pour le point de vue, plus musical et « chambriste » que théâtral dans les deux cas. Ni pour le diapason, ici plus grave d'un demi-ton, ce qui soulage les sopranos mais attriste les ténors. Non : simplement pour le niveau de l'exécution. Capté dans le même studio allemand cinq ans après les représentations américaines de 2013, l'orchestre joue plus clair, plus sûr, plus phrasé, plus sensible. S'il arrive que le hautbois peine (quel marathon !), le continuo sème à tout vent ses luths, théorbes, harpe, guitare, viole, clavecin et violoncelle. Surtout, comme cela chante ! Le plateau de 1994 avait-il plus de relief ? Celui de 2018 triomphe par la voix.. Mieux, par l'art vocal.

Nouvelle recrue (Veronica Cangemi était Almira sur scène en 2013), Emöke Barath n'est que tendresse, ligne et agilité ; même les airs inchanntables de l'acte III (arpèges sur deux octaves, cascades de triples croches) ne lui coûtent aucun effort. Difficile de croire à sa colère; impossible de résister à son charme. Amanda Forsythe sonne plus soubrette que princesse, mais à nouveau que de prodiges techniques, sans tapage. Si Colin Balzer cherche ses vocalises dans « Bücke dich », timbre et articulation font merveille. Merveille encore de style, de nuances, de poésie oratorienne, que Zachary Wilder et Christian Immler. Seul un Jan Kobow égaré en baryténor bouffe cherche l'ironie de son rôle. Il faut dire que Händel adolescent ne facilite la tâche à personne.

Tout est déjà là, le Trionfo romain, Rinaldo, Partenope, les cantates, les motets, jusqu'au tardif Allegro e Penseroso; certaines arias (« Geloso tormento », hit de Cecilia Bartoli, « Quilt, ihr überhäuften Zähren » et ses pièges harmoniques, « Was ist des Hoffes Gunst ? » et son duo pour violon et violoncelle ... ) font à elles seules un opéra. Mais le coq-à-l'âne bilingue si prisé à Hambourg vers 1700 porte durement son âge, l'imagination submerge les portées sans parvenir au drame, trop de formules sentent l'école et le livret vénitien de Pancieri adapté par Feustking confine au ridicule. En résumé : la reine de Castille aime son secrétaire qui se révélera noble castillan après quatre heures d'imbroglio artificiel.

Aucune importance. Fenêtre ouverte sur un siècle radieux, Almira nous comble de (bonnes) surprises. Par les temps qui courent...


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