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Diapason # 690 (05 /2020)
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Analyste: Paul de Louit

 

Il est difficile d'écouter ce Clavier bien tempéré en faisant abstraction de la disparition prématurée de l'artiste en septembre dernier. Y penser ajoute encore à la « surcharge sémantique et émotionnelle » que MicheIle Assay, dans Gramophone, reprochait à ses sonates de Schubert (Avi) et qui est déjà comme un fil rouge tout au long des cinq CD. Oui, après Cédric Pescia (cf. no 677), après Chantal Stigliani et Ewa Poblocka (cf. no 678), Dina Ugorskaja nous le confirme: pédale généreuse, rubato ad nauseam dans la plupart des fugues, l'heure du néoromantisme a sonné pour Bach. Tchao Gould. Il n'est pas nécessaire d'atteindre l'ultime fugue du second Livre pour n'en plus pouvoir des lenteurs éthérées, détimbrées, abîmées dans la sublimité jusqu'à la caricature, par exemple dans le diptyque en ut dièse du premier.

Comme chez Poblocka, ce Livre 1 tourne, grosso modo, autour de trois expressions : rapide et martelé, extatique et lentissime, moderato e staccato façon machine à coudre. Heureusement, mieux que chez la Polonaise, le postmodernisme s'en mêle: moult ornements et arpeggiandos ajoutés, qui se veulent historiquement informés, ne s'avèrent pas toujours du meilleur aloi mais, avec la bizarrerie revendiquée de bien des tempos, viennent au moins perturber les clichés expressifs.

Le Livre Il nous enthousiasme bien davantage. Des incohérences, certes, nous questionnent encore : après un prélude en sol mineur si magnifiquement alla francese, pourquoi diable la fugue, versant rapide de l'ouverture, est-elle prise si lente ? et pourquoi systématiquement ignorer les mètres de gigue ? Cela dit, dans les formes à reprises, dans la plus grande complexité thématique comme dans la plus longue durée des développements contrapuntiques, Dina Ugorskaja trouve de quoi mettre en valeur un sens rhétorique et une palette de touchers qui nous échappaient dans le précédent cahier. Très à l'aise dans les jeux de contrastes des préludes en majeur, fa mineur et sol dièse mineur, elle construit une progression dramatique à l'intensité superbe dans le diptyque en la mineur et nous offre un ut dièse mineur d'une beauté hypnotique.


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