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Diapason # 691 (07- 08 /2020)
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Da Vinci
C00240





Code-barres / Barcode : 746160665788

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

 

Incontournables dans la plupart des opéras vénitiens du XVe siècle, les personnages de nourrice forment un des plus remarquables lieux communs de la rhétorique théâtrale baroque. Ils apportent toujours un contrepoint satirique, spirituel et savoureux, à l'action héroïque principale. L’étroitesse de leurs liens avec les protagonistes, leur humble condition et leur âge vénérable autorisent toutes les libertés. Mêlant sagesse populaire, autorité et tendresse maternelles, leurs paroles révèlent les vérités indicibles et les désirs cachés! De l'inénarrable Arnalta de Monteverdi (L’incoronazione di Poppea) à la trouble Erinda de Sartorio (Orfeo), en passant par les figures caméléonesques (à la fois libidineuses, acariâtres et attachantes) de Cavalli, on a répertorié pas moins de cent quatorze avatars de ce rôle-type. Les théâtres de la  Sérénissime avaient l'habitude de les confier à des ténors : un travestissement à Î l'effet comique garanti !

Le jeune Marco Angiolini a réuni dix de ces figures emblématiques dans un programme séduisant. Soutenu avec énergie par six instrumentistes (le petit groupe offre en sus quelques belles sinfonie de Cesti et Melani) et dialoguant épisodiquement avec une soprano à la voix fraîche et assurée (Francesca Martini), il fait preuve d'un irrésistible abattage ! Son timbre généreux de quasi-tenorino napolitain au vibrato délicat convient idéalement à ces incarnations pittoresques. On savoure particulière-ment les huit matrones hautes en couleur piochées dans les ouvrages de Cavalli (dont quatre reçoivent ici leur baptême discographique). Leur gouaille excusera de fugaces imperfections techniques (graves éteints, vocalisation parfois laborieuse), notamment dans l'Ottavia restituita al trono, d'Alessandro Scarlatti, la composition la plus tardive mais aussi, techniquement, la plus exigeante de ce disque réjouissant.


   

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