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Diapason # 692 (09 /2020)
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Alpha
ALPHA624




Code-barres / Barcode : 3760014196249

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Roger-Claude Travers

 

Faire « entrer Vivaldi dans un laboratoire d'expérimentation temporelle » comme pour lui donner à entendre « ce que sont les horizons musicaux d'aujourd'hui » voilà, nous dit Patricia Kopatchinskaja dans la notice, le dessein de cet album. Jouer avec Giovanni Antonini était l'un de ses « rêves les plus aventureux », ajoute-t-elle aventureux, c'est le mot. Le chef du Giardino Armonico joue d'ailleurs pleinement le jeu, et disjoncte dans l'approche hystérique prestissimo, arbitraire et raide, de La tempesta di mare qui ouvre le récital, continué dans le délire total par un Lazzo parlante situant symptomatiquement l'humeur de ces sessions d'enregistrement.

Antonini a quelque chose du portrait de Dorian Gray, qui petit à petit se transforme en portant les marques physiques du péché. D'une rectitude un peu froide avec Mullova (comparez leur Grosso Mogul avec celui-ci), placide et poétique avec Coin, enthousiaste avec Bartoli, il ajuste son ensemble à la personnalité de son soliste. Kopatchinskaja méritait d'être guidée sur ce terrain miné qu'est Vivaldi. Certains effets, focalisés sur des détails, fonctionnent, comme la cadence « Pontotti » du finale du Mogul, mais le son reste étriqué, la justesse en coulisses. L’ornementation, aussi bavarde que systématique (RV 191),déçoit. Aux antipodes de l'élégance exquise de Carmignola.

Oublions la cadence délirante de l'Allegro initial du RV208, mais saluons le Grave recitativo à la mode gypsy du même concerto. L'orchestre, abusant volontiers des contrastes dynamiques, se calme curieusement dans les RV 157 et RV 550. Où est la cohérence ?

Certaines pages contemporaines, tombent en phase avec cette belle humeur farceuse. Tel le Dilanio avvinto de Stroppa, sorte de jeu du chat et de l'oiseau, entre miaulement et pépiement, ou l'Estroso d'Aureliano Cattaneo accolant Vivaldi à la musique traditionnelle japonaise dans une approche similaire à celle d'Hosakawa (« Sounds & Clouds », Channel). On ne sait plus quoi faire avec Vivaldi, suggère le titre ? Pour qu'émergent des merveilles, il suffit pourtant d'un élan poétique et sensible. Ici aux abonnés absents.


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