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Classica # 226 (10 / 2020)
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Pan Classics
PC10409




Code-barres / Barcode : 7619990104099

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Jérémie Bigorie

 

Le violon expresse de Letzbor invite à la transcendance et honore le mois du rosaire.

Les Sonates du Rosaire ne sont pas que la traduction sonore des mystères: elles-mêmes en sont un. Biber réalisa avec ce cycle de quinze sonates, que referme une passacaille sans basse, l'un des sommets du répertoire baroque pour l'instrument. Ce condensé unique de musique sacrée et de musique à programme abrite pourtant la forme bien connue de la suite de danses. L’usage de la scordatura nécessite une vigilance extrême de la part de l'interprète. Gunar Letzbor, vingt-quatre ans après une première gravure chez Arcana, fort de l'expérience décisive du concert et de l'enregistrement récent de l'ultime recueil Fidicinium Sacro-Profanum (Challenge), a choisi de prendre son temps, usant de quatre violons qu'il laisse poser entre chaque séance de captation, telle la pâte à crêpes, afin que les cordes s'accoutument aux différents degrés de tension. La « patte » du violoniste autrichien, elle, se reconnaît sans tarder: un art du caprice élevé à l'école du stylus phantasticus, un phrasé extrêmement expressif, voire expressionniste dans sa manière de faire saigner les notes, d'écraser les cordes avec le talon de l'archet, mais aussi de déjouer les attentes de l'auditeur (13’ pour la passacaille!) - un procédé que flatte particulièrement une partition riche en dissonances à peine entraperçues et en chemins de traverse harmoniques. Rien de gratuit pourtant dans ce parti pris - forcément contestable comparé aux gravures plus consensuelles de Rachel Podger (Channel), Florence Malgoire (Psalmus, CHOC) ou Reinhard Goebel (Archiv) - tant le jeu de Letzbor parvient à insuffler l'esprit à la lettre, des triolets rageurs de la Crucifixion au Couronnement d'épines avec les moqueries des soldats en passant par le carillon de la Résurrection : un conteur est ici à l'oeuvre. Un coloriste aussi, qui doit beaucoup aux arrière-plans façonnés par les musiciens d'Ars Antiqua Austria, notamment l'orgue (préféré au clavecin) tenu de main de maître par Erich Traxler et le théorbe finement ornementé de Hubert Hoffmann.

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