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Diapason # 696 (01 /2021)
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Mirare
MIR480




Code-barres / Barcode : 3760127224815

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Analyste: Jean-Christophe Pucek

 

Du triumvirat de la « génération 1685 », Pierre Hantaï, incomparable serviteur de Bach et Scarlatti, avait jusqu'à présent escamoté Handel, rejeté en coulisses ce trousseur surdoué d'airs d'opéra vilipendé par son maître, Gustav Leonhardt. Il aura fallu dix années de travail à l'élève pour oser graver la moitié du Livre de 1720, mais le résultat est si éblouissant qu'il laisse deviner un amour secret de longue date. Ces Suites montrent leur auteur en pleine possession d'un art du clavier qu'admiraient ses contemporains. Un soupçon de France pour les danses, une large rasade d'Italie (la HVW 427, véritable sonata da chiesa), des souvenirs d'Allemagne en fugues, avec partout une manière de varier et de soutenir le discours qui trahit l'attraction de la scène.

Avec Handel, le chant n'est jamais loin, comme l'atteste l'Allemande de la HVW 426, dont le lyrisme touche ici d'autant plus qu'il est exempt d'emphase. Hantaï n'est pas de ceux qui se regardent jouer; nulle pose, pas la moindre gesticulation, mais une rigoureuse précision (Allegro fugué de la HVW 429), une concentration lumineuse (Praeludium de la HVW 428) qui se nourrissent de l'invention du Caro Sassone pour la faire s'épanouir comme rarement. Chaque mesure dégage un sentiment d'évidence souriante, de liberté comme d'humilité face à la musique. Aucune concession à l'anecdote, point de temps faible; chaque moment est un univers caractérisé avec autant de soin que de poésie (premier Adagio de la HVW 427) qui s'intègre dans un tout mûri et ordonné de main de maître. On demeure ébahi devant l'architecte capable de renouveler sans cesse perspectives et couleurs (époustouflant Air avec cinq variations de la HVW 428), l'horloger qui sait jouer du rubato avec une finesse d'orfèvre (Courante de la HVW 429). Après l'énergie racée de Blandine Verlet (Valois, 1973), l'élégance sans compromis de Scott Ross (Erato, 1984), le clavier de Handel trouve avec Pierre Hantaï, pour longtemps sans doute, son plus sensible, son plus irrésistible héraut.


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