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Diapason # 700 (05 /2021)
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Analyste: Wissâm Feuillet

 

Luth majeur

Après Weiss et Hasse, le luthiste Jadran Duncumb poursuit son exploration du répertoire germanique avec Bach et se hisse aux sommets de la discographie.

Alors qu’il n’en jouait pas lui-même et en ignorait les aspects techniques, Johann Sebastian Bach a dédié au luth (ou au clavecin-luth, la question fait encore débat) un important corpus de pièces, dont une partie consiste en adaptations autographes d'autres oeuvres. 

Élève de Jakob Lindberg et Rolf Lislevand, déjà remarqué aux côtés de Johannes Pramsohler (Bach et Weiss, cf n° 666) et au sein du duo Repicco (« Assassini, Assassinati », cf n° 665), Jadran Duncumb en enregistre ici la moitié : la Suite en sol mineur BWV 995 (transcription par le compositeur de sa Suite pour violoncelle n° 5), la Partita en ut mineur BW 997, ainsi que le prélude BWV 999 et la fugue, BWV 1000

À la source

Ces pièces ont en commun de figurer, notées en tablature, dans des manuscrits conservés à la bibliothèque de Leipzig. Si le copiste-arrangeur de la BWV 995 reste anonyme, celui des BWV 997 et 1000 est identifiable: il s'agit de l'organiste et luthiste Johann,Christian Weyrauch (1694-1771), qui connaissait le Cantor. « Ces tablatures historiques, écrit Duncumb, nous informent sur les choix interprétatifs et techniques adoptés par ces luthistes contemporains de Bach. » Riches d'indications techniques (doigtés, liaisons, ornements ... ), elles permettent à notre interprète d'exploiter toutes les possibilités de son instrument pour donner aux oeuvres une véritable identité et une couleur luthistiques. 

De l'éloquence 

Le résultat est époustouflant: ces pages ont rarement aussi bien sonné, alors qu’elles avaient déjà atteint des sommets sous les doigts de Claire Antonini (AS Musique, 2012) ou de Rolf Lislevand (Naïve, 1999). Quel sens des dynamiques, quelle variété d'articulations! 

Jamais scolaire comme peut parfois l'être celle de Xavier Diaz Latorre (Passacaille, 2017), la lecture de Duncumb semble guidée par un art consommé de la rhétorique qui donne toute son ampleur au contrepoint. 

Pour autant, le discours se déploie sans se regarder dans le miroir ou s'enfermer dans l'abstraction. Au contraire : le luthiste excelle à incarner ces pièces, à les faire vivre avec une apparente spontanéité. 

La majesté dramatique dans la première partie (lente) du Prélude de la BWV 995, nous captive, tout comme nous emportent l'animation, le relief dans la deuxième partie, « Très viste », où l'articulation et les nuances tiennent de la dentelle. 

Dans la première gavotte de la même Suite BWV 995, Duncumb donne à entendre un remarquable phrasé cantando, moelleux et rond. L'interprète ne se contente pas de nous tirer partout l'oreille, il nous invite à redécouvrir les possibilités du luth baroque. Fascinant. 

 


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