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Diapason # 700 (05 /2021)
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Harmonia Mundi
HMM9023501



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Analyste: Jean-Christophe Pucek

Le tour de l'Europe musicale du XVIIe siècle entrepris par Correspondances ne s'était encore jamais aventuré en des contrées aussi septentrionales. En plaçant son excursion sous l'égide de Buxtehude et de Schütz, Sébastien Daucé suit le fil de l'influence italienne, prégnante chez les deux compositeurs luthériens.

Une vaste narration en style récitatif parcourue d'effets dramatiques saisissants forme le centre des Sept Paroles du Sauveur (ca. 1645) du Sagittarius ; encadrée par une introduction et une conclusion en polyphonie stricte, elle rappelle qu'il se situe au confluent de la tradition germanique et de la nouveauté ultramontaine

Les Membra Jesu Nostri (1680) de l'organiste de Sainte-Marie de Lübeck se présentent comme un cycle de sept cantates, méditations sur les outrages infligés au Christ lors de son supplice. Longtemps attribué à Bernard de Clairvaux, son texte convoque des images tantôt extatiques (Ad cor), tantôt violentes (Ad faciem), qui encouragent une musique en clair-obscur, traversée. par un mysticisme ardent.

S'il éclaire chaque station avec un soin amoureux du détail et offre mille reflets changeants grâce à des instrumentistes inspirés et à un continuo (trop) fourni, le feu de Correspondances ne réchauffe guère. Dès la Sonata d'ouverture, dès cet. « Ecce » qui doit ouvrir l'horizon, l'élan fait défaut, le pas se dérobe. La facture est admirable (quelle) lisibilité des voix!), le coeur n'y est pas (où est le vertige de « Vulnerasti » ?) : on a ici une grisaille ciselée là où Jacobs (HM, 1990) et Pierlot (Mirare, 2019) travaillaient à pleine pâte sans perdre en intériorité. Le regret est d'autant plus vif lorsqu'arrive Ad latus, idéal de ton et de pulsation. Le bouleversant Klaglied lui, en est loin, transformé en démonstration narcissique, à mille lieues du radieux Andreas Scholl (HM, 1998).

Schütz semble mieux convenir aux troupes de Daucé: les Sept paroles, d'une théâtralité mesurée mais agissante, font jeu égal avec Pierlot (Ricercar, 1998). Erbarm dich mein, intense, habité, est un des temps forts de ce parcours. Émouvant et délicat le thrène du Suédois Dijkman offre un complément bienvenu à cette réalisation qu'un peu plus d'engagement aurait porté vers les sommets.


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