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Diapason # 701 (06/2021)
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Seuletoile
SE01



Code-barres / Barcode : 9782956948032

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Wissâm Feuillet

Continuiste de la première heure de l'ensemble Correspondances, Diego Salamanca a pris le temps de méditer son premier disque en solo. Il a choisi un luth germanique à treize choeurs pour servir au mieux les deux Suites de Weiss retenues, point culminant de la production pour l'instrument au XVIlle siècle.

Si l'oeuvre de ce luthiste et théorbiste allemand est régulièrement enregistrée (deux intégrales lui sont déjà consacrées, l'une par Robert Barto chez Naxos, l'autre par Michel Cardin chez Brilliant Classics), son inépuisable richesse n'a pas fini de sourire aux audacieux.

Un toucher d'une douceur rare et d'une précision exempaire signale d'emblée le jeu de Salamanca, notamment dans la Suite en sol mineur (Manuscrit de Dresde), qu'il s'agisse de faire avancer une Courante ou un Presto endiablés, de déployer avec pudeur le chant mélancolique d'une Allemande ou la plainte déchirante d'une Sarabande. Et que dire des quelques secondes du Prélude en sol mineur, moment d'une haute intensité poétique et dramatique ? Il semble que l'interprète pénètre au coeur de chaque pièce pour en percer tous les secrets des inflexions de la mélodie à l'articulation des basses en passant par la réalisation des ornements, les choix de tempos et de dynamiques, chaque détail est pensé pour toucher, pour caresser, avec générosité et sans emphase, ce que souligne avec bonheur l'acoustique équilibrée du Donjon de Vez. Si la Suite en sol majeur (Manuscrit de Londres) a moins d'appas, le jeu du musicien n'y est pas moins lisible et soyeux, d'une netteté confondante dans les arpèges rapides comme dans les traits les plus complexes, rendant la musique immédiate-ment compréhensible et sensuelle. Diego Salamanca prend ainsi place à côté des plus grands luthistes, à la fois héritier de la verve virtuose d'un Robert Barto et de l'élégance subtile d'un Anthony Bailes. Un premier disque auquel nous n'avons pas fini de revenir...


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