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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Jean-Christophe Pucek Lorsqu'il acheva, vers 1490, les panneaux constituant sans doute le registre supérieur d'un retable destiné à l'église des bénédictins de Najera en Espagne, Hans Memling (ca. 1439-1494) était parvenu au faite de sa renommée. Arrivé à Bruges en 1465, il y opéra une fusion inédite entre l'impression de réalité flamande et l'idéalisation développée à Cologne, cité de ses premiers apprentissages. La façon dont le Tiburtina Ensemble et Oltreremontano Antwerpen traduisent cette confluence est d'une vérité confondante. Wim Becu, dans le cadre d'un projet interdisciplinaire, a fait reconstruire les dix instruments figurés par le peintre, se fondant sur des comptes rendus d'époque pour les intégrer à un programme de musique sacrée. Les six chanteuses conduites par Barbora Kabatkova endossent, avec grâce et conviction (Popule meus), les ailes des anges. La partie grégorienne puise à deux riches graduels, brugeois et gantois ; le reste du parcours englobe des compositeurs de la cour de Bourgogne (Dufay, Binchois) ou dont les oeuvres ont pu y être jouées, ainsi Dunstaple : la supplique de son motet Christe sanctorum s'élève avec une retenue touchante, son Magnificat secondi toni se nimbe de moires tour à tour tendres et éclatantes. Nous admirons partout la justesse, tant vocale qu'instrumentale, le soin apporté aux équilibres entre les pupitres (l’illustration la plus éblouissante est sans doute la séquence Ave mundi spes Maria, véritable hymne à la couleur), la finesse des diminutions (Proles de caelo, Den haghel ende die calde snee), l'intelligence de la spatialisation (la Fuga duorum temporum de Dufay, rutilante de lumière), la fluidité du tactus (Tollite portas) comme le rebond rythmique (Danse de Cleves). Le dialogue entre voix et instruments relie les mondes matériel et spirituel dans un fascinant jeu de reflets et d'échos : il rend palpable, avec la force troublante de l'évidence, le message que la peinture septentrionale du XVe siècle offre à nos yeux. |
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