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Diapason # 704 (10/2021)
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Analyste: Jean-Philippe Grosperrin

Mercure (Les Fêtes d'Hébé ) puis Dardanus : en 1739, Pierre Jélyotte (graphie d'usage), Béarnais formé à Toulouse, accédait à vingt-six ans aux premiers rôles ramistes, avant de briller en 1742 dans la grande reprise d'Hippolyte et Aricie. Légende vivante de l'Académie royale de musique jusqu'en 1755 et au-delà, emblème du goût français, ses talents absolus (éclats divins, douceurs de zéphyr, élégance partout) trouvent maints échos dans la littérature du temps : « Sur l'aile de ses sons je sens voler mon âme ». Imaginait-on alors une création de Rameau sans lui ? Abaris des ultimes Boréades lui était encore destiné, après Zoroastre… ou Platée.

Or le prix de ce copieux album est d'abord - contrairement à « L'Art de Jélyotte » gravé par Jean-Paul Fouchécourt (2006, Naxos) - de ne pas se borner aux opéras du Dijonnais et d'ouvrir un panorama jouissif, chronologique, guirlande de révélations depuis les premières années à l'Opéra (six minutes protéiformes du Scanderberg de Rebel et Francœur en 1735) jusqu'aux œuvres conçues par Berton ou La Borde pour Fontainebleau ou Choisy (1763-1765), entre grand style et opéra comique, en passant par Zélisca (Jélyotte est ici compositeur charmant) et surtout la merveille en occitan, Daphnis et Alcimadure de Mondonville (1754).

Lui-même passé depuis 2014 des silhouettes pastorales aux emplois héroïques, Reinoud Van Mechelen sert cet hommage avec une somme de qualités sans concurrence.

Extrême musicalité, aura d'un timbre jamais univoque, domination plastique du raffinement, phrasé animé comme un visage dans l'ardeur ou les soupirs : fort bien. Mais que dire de cette intelligence si pénétrante de la sensibilité Louis XV, de cet art aristocratique de parcourir des mondes faits de sensualité et de distance ?

L'expression sonne-t-elle un rien appuyée dans « Lieux funestes » de Dardanus ? Le mystère qui entoure cet Abaris ou l'ariette souveraine-ment rococo de Trajan (Le Temple de la Gloire ) est exceptionnel - les autres Rameau ravissent, pour la volupté (Suivant de l'Amour dans Hippolyte ), le sublime (air de Castor), le comique nourri au sein de la distinction (Platée ).

Diverses, les raretés sont échelonnées de façon exquise, grâce aussi à l'ensemble A nocte temporis (le ténor en assume la conduite), d'une pertinence et d'une poésie sans faille, intermèdes compris (entrée des muses dans Les Boréades). Les danses sont d'ailleurs jouées sans continuo, conformément à ce qui semble bien avoir été l'usage à l'Académie royale de musique au XVIIIe siècle.

Comme pour leur précédent programme « Dumesny, haute-contre de Lully » ( Diapason d'orcf. no 686 ), cette manière de sentir en commun ce répertoire, en mariant le style à l'imagination, contribue à faire du présent album un plaisir de roi, digne de Jélyotte enfin.


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