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Diapason # 707(01/2022)
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Analyste: Ivan A. Alexandre
 

Robert King s'apprête-t-il à réenregistrer toutes les odes de Purcell trente ans après ce qui en reste l'unique intégrale (Hyperion 1988-1992) ? Aussitôt parues trois Royal Odes (cf. n° 703), ces trois Birthday Odes semblent répondre par l'affirmative, d'autant qu'elles entretiennent le suspense en écartant la plus populaire, celle de 1694, Come ye, sons of art away . Trois anniversaires, trois œuvres de ton, de taille et d'effectif variables, trois hommages du compositeur à sa reine plus vibrants que tous les Te Deum. Mais une question : pourquoi le chef juge-t-il nécessaire de récidiver ? Sa réponse : en trois décennies la découverte est devenue connaissance, le jeu s'est poli, la facture instrumentale a évolué (trompettes « historiques », basses de violon sans contrebasse), les moyens aussi (deux cordes supplémentaires). Rien de crucial en vérité. Purcell 1990, Purcell 2021, même esprit serein, même tempo mesuré, mêmes couleurs pastel, même victoire des pages tendres sur les pages brillantes. Même caractère uni, sans relief, sans passion. L'oreille glisse-t-elle des cuivres en ré majeur (Arise, my Muse) aux cordes en sol mineur (Love's Goddess ), c'est à peine si elle s'en aperçoit.

Ainsi Robert King reprend-il le credo de son modèle Christopher Hog wood qui le tenait de son héros Adrian Boult : « laisser entendre la musique sans imposer ses humeurs ». Humilité féconde, à une condition : que les (non) interprètes incarnent par nature la beauté du texte. Y sommes-nous ? Le vibrato désormais hors contrôle de Carolyn Sampson altère son timbre et brise ses lignes. Séraphique dans les hauteurs de Celebrate this Festival , l'excellent Iestyn Davies étouffe son falsetto dans les parties trop graves de contre-ténor qui iraient bien mieux à son voisin David De Winter - véritable haute-contre. Edward Grint noircit « And since the Time's Distress ». Le chœur (de solistes) n'a ni joie ni corps… bref, le plateau d'hier (Gillian Fisher, James Bowman, Mark Padmore, John Mark Ainsley… jusqu'au fidèle Charles Daniels) surpasse le plateau du jour. Les instrumentistes aussi.

Restent les notes, divines, et le charme d'une lecture pudique, amoureuse transie. Le charme discret de la bonhomie.


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