Texte paru dans: / Appeared in:
*
 

Diapason # 706(12/2021)
Pour s'abonner / Subscription information

Hyperion
CDA68369



Code barres / Barcode : 034571283692

Outil de traduction
Translator tool

Analyste: Guillaume Bunel

Contrairement aux apparences, les mélodies qui donnent leur titre aux deux messes ici réunies ne sont pas des chorals luthériens, mais bien des hymnes catholiques. A rebours des normes de la Renaissance tardive, qui privilégient la technique de la messe-parodie, ces œuvres atypiques paraphrasent deux cantiques monodiques allemands. Le procédé est d'autant plus étonnant que l'auteur, officiant à la cour de l'empereur Rodolphe II à Prague et à celle de l'archiduc Ferdinand II à Innsbruck, deux majestés très catholiques, n'est lui-même guère suspect de sympathies envers les protestants.

Le caractère très simple et spontané des deux modèles permet de suivre leur circulation au sein de la texture, et de remarquer la finesse du traitement imitatif opéré par Regnart. De subtils jeux de fausses relations émaillent la messe Freu dich, du werthe Christenheit, qui tire parti du dessin mélodique du motif initial. Malgré un talent de tout premier ordre, largement reconnu de son vivant, Jacob Regnart est encore à peu près ignoré par le disque. Quinze ans après un remarquable album dédié par Cinquecento à la messe Super Oeniades Nymphae (Hyperion, 2007), les nouveautés ne se bousculent guère ; c'est dire si celle-ci est bienvenue. Forts d'une solide expérience des répertoires associés à la dynastie des Habsbourg, les cinq solistes masculins restituent avec une parfaite rigueur un contrepoint sophistiqué. Adéquate, la réverbération qui enveloppe les voix ne nuit nullement à l'identité des timbres, ainsi qu'à la lisibilité du discours musical.

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews