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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste: Luca Dupont-Spirio Surprise l'année dernière : Pierre Hantaï, arpenteur inlassable de Scarlatti - sept albums en trente ans -, s'aventurait pour la première fois chez Handel (Mirare, Diapason d'or ). Le claveciniste mêle ici passions récentes et anciennes : choix insolite pour cet adepte des monographies. Façon de rappeler les liens entre deux maîtres du clavier nés comme Bach en 1685, qui se rencontrèrent en Italie puis sans doute à Londres, et se vouèrent une admiration réciproque ? Certes, comme le montrent les témoignages savoureux de l'époque compilés dans la notice. Mais plus qu'un fil historique, c'est l'art d'un interprète qui nous entraîne dans ce récital. Risquée, la comparaison avec l'orchestre handélien, à laquelle Hantaï invite lui-même en transcrivant l'Ouverture du Pastor fido ? Peu de chefs pourtant lui donneraient cette morgue, ce sens du théâtre, ce surcroît de chair qu'apportent ornements féroces, soupirs dramatiques, accords claquant au gré de l'arpège. Du Saxon toujours, deux Suites d'esprit français - courantes, menuet, sarabande, gigue - contrastent avec les accents italo-hispano-portugais de Scarlatti. D'un univers à l'autre, la même verve donne vie aux intentions, révèle les caractères, comme si Hantaï nourrissait l'œuvre autant qu'il s'en abreuve. Allemandes et prélude chez Handel rêvent avec cette liberté qui chez Scarlatti fait danser la Sonate K 443 - érotique en diable dans son déhanchement -, frémir la K 24, plaindre la K 12. Main gauche qui joue avec les virages harmoniques, main droite suspendue au chant et à l'affect, doigts prompts à retenir ou abréger le souffle de chaque voix : suprême indépendance d'où naît la poésie. C'est elle qui distingue, sur le superbe instrument de Jonte Knif magnifié par les micros de Nicolas Bartholomée et Céline Grangey, un claveciniste dont le chemin devient légende. |
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