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Diapason # 706(12/2021)
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Pan Classics
PC10426



Code barres / Barcode : 7619990104266

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Analyste: Olivier Fourès

Tessarini offre un bon exemple pour saisir l'évolution musicale du baroque tardif en Europe, du point de vue italien. Car s'il meurt à Amsterdam, ses ingrédients reflètent directement Vivaldi, Locatelli, Tartini, voire certains compositeurs napolitains, à ceci près qu'ils évitent la transe virtuose caractéristique de leurs compositions. Une projection sage et délicate de la sensualité italienne dans un monde de plus en plus global.

Le programme du disque reflète très bien la propre évolution de Tessarini : de l'Opus 1 (ca. 1724), tribut manifeste à Vivaldi (qui fut peut-être son maître à Venise) jusqu'à son étrange Arte di nuova modulazione (1762) qui mène, comme le Pianto d'Arianna de Locatelli, la forme concertante vers un récit uni cheminant entre plusieurs mouvements, en passant par un Contra sto armonico (ca. 1748) qui mêle intimité chambriste et amples phrasés orchestraux. Le concerto pour flûte traversière (possible transcription d'un concerto pour violon), aux structures habilement asymétriques, avec son incontournable sicilienne centrale, est une miniature galante, alors que les Grande sinfonie (ca. 1760) ouvrent la voie au langage classique (Sinfonia 5).

La Compagnia de Musici présente tout cela avec finesse et goût, se gardant d'une fougue italienne stéréotypée, pour s'attacher au contraire à utiliser ses limites pour laisser fleurir sa sensibilité.

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