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Diapason # 707(01/2022)
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Château de Versailles
CVS047



Code-barres / Barcode : 3770011431557

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Analyste: Loïc Chahine

Que jouaient les clavecinistes au temps de Louis XIII ? Si le luth règne alors, Mersenne note que « l'épinette tient le premier ou le second lieu entre les instruments qui sont harmonieux ».

Pourtant, à part une version pour clavier de « la chanson Tu crois ô beau soleil de Pierre de La Barre insérée à titre d'exemple dans l' Harmonie universelle » (Marie Demeillez), rien ne fut imprimé. Restait à recréer ce dont s'abreuvaient alors les musiciens : principalement des transcriptions. Arnaud De Pasquale a puisé dans tous les répertoires, mêlant celui, connu par des sources un rien plus tardives (Jacques Champion de Chambonnières ou Louis Couperin, dont il a retenu « les pièces qui [lui] semblaient les plus archaïques »), des airs de cour, des partitions destinées à d'autres instruments et beaucoup d'extraits de ballets. Une bonne heure de musique balayant presque tous les genres avec un égal bonheur. Quel festin de sonorités, entre ce médium presque rocailleux et ces aigus cristallins (la Deuxième Entrée du Ballet des Sibilots), entre ces passages délicatement acidulés et ce plein jeu éclatant. Et, dans Les Indiens, que ce jeu luthé est bien sonnant ! Et ce foisonnement grisant (La Ronde du Ballet de la Courtisane) ! Ce n'est pas le moindre mérite d'Arnaud De Pasquale que de distinguer les pages à destination effectivement chorégraphique (parfois avec le concours de François Guerrier au second clavecin) de leurs sœurs ancrées dans la danse mais s'en éloignant, à la manière d'une évocation - telles celles de Chambonnières, Mézangeau, Couperin. Toujours dynamique, parfois anguleux, le toucher s'adoucit ( Objet dont les charmes si doux de Boësset), les doigts emportent dans un tourbillon parfaitement rythmique (les trois Entrées du Ballet de la Robinette ) sans jamais éteindre le charme de tournures mélodiques typiquement premier français - le tout étant superbement phrasé. Une part du charme tient aussi à ce que De Pasquale évite tout systématisme dans l'agogique, dans l'ornementation, dans la gestion de la polyphonie.

La plupart des transcriptions finissent par sonner comme si elles avaient toujours été des pièces de clavecin. Ecoutez Qu'est devenu ce bel œil de Claude Le Jeune : à l'aveugle, on se croirait entre Frescobaldi et Froberger. Pari gagné.


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