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Diapason # 707(01/2022)
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Pan Classics
PC104178



Code barres / Barcode : 7619990104174

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Analyste: Denis Morrier

Depuis la Renaissance jusqu'à la fin du romantisme, la maison de Bavière a entretenu l'une des plus somptueuses chapelles musicales d'Occident, attirant les meilleurs musiciens et interprètes, de Lassus à Wagner en passant par Mozart. Si Torri est loin d'être aussi fameux, ce beau portrait riche en inédits montre qu'il n'est en rien négligeable. Conçu à la manière d'un pasticcio, le programme réunit principalement des airs (parfois précédés d'un récitatif) extraits de ses Trastulli (Amusements), dont quatre volumes manuscrits sont conservés à la Bibliothèque de Munich. Ces délicieuses miniatures, longtemps attribuées à Agostino Steffani, révèlent une écriture à la fois originale et séduisante. La manière française (dont le prince-électeur Max Emmanuel était friand) transparaît dans les Ouvertures, tandis que les airs mêlent style galant et vocalité italienne, sans excès de virtuosité.
La plupart adoptent une riche écriture concertante. Certains introduisent d'éblouissants duos de violes de gambe, ici agrémentés d'improvisations du formidable Paolo Pandolfo (en particulier dans Traffito ho il seno et Quanto dura ormai). D'autres proposent d'agrestes parties de flûtes à bec ou encore de violon, toutes confiées aux musiciens bâlois que dirige avec acuité Daniela Dessi. Porté par ce rutilant écrin instrumental, le soprano charnu de Cristina Griffone s'épanouit avec aisance. La basse José Coca Loza, timbre soyeux et vocalisation agile, se risque à quelques notes aussi abyssales qu'improbables (jusqu'au si gravissimo). Le tout donne envie d'explorer la cinquantaine d'airs restant de ces si divertissants Trastulli.

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