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Analyste:
Guillaume
Bunel Si le nom de John Wilbye figure parmi les incontournables du répertoire choral britannique, il faut remonter aux années 1980, et aux travaux importants mais datés d'Anthony Rooley, pour disposer d'un enregistrement monographique. Les vingt-cinq madrigaux piochés par I Fagiolini dans les deux recueils (1598, 1609) publiés par le compositeur représentent environ le tiers de sa production, essentiellement dédiée à la musique vocale profane. Le résultat offre un aperçu fidèle de l'œuvre d'un musicien à la carrière particulièrement obscure, qui fut pourtant l'un des plus remarquables madrigalistes anglais. Chantées à un par partie, ces pièces pour trois à six voix bénéficient d'une captation proche et peu réverbérée, qui restitue toute la sensualité des timbres individuels, ainsi qu'une diction d'une grande finesse. Les plus délicates inflexions vocales, les plus légères respirations sont rendues par les chanteurs de Robert Hollingworth, qui servent au mieux la spontanéité mélodique de cette musique aux lignes claires et naturelles.
Moins sophistiqués que les œuvres des illustres madrigalistes italiens contemporains, Monteverdi et Marenzio en tête, celles de Wilbye évitent les forts contrastes dramatiques ou les dissonances extrêmes, mais montrent une grande subtilité dans l'expression des paroles. Pathétisme rehaussé de frottements ( Of joys and pleasing pains ), légèreté proche de la canzonetta (Lady, when I behold ) : chacune déploie un large éventail de textures et de couleurs harmoniques, associé à une fine sensibilité mélodique et prosodique. |
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