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Diapason # 713 (07/2022)
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Analyste: Frédéric Degroote

 

Ainsi s'achève l'intégrale des madrigaux du prince de Venosa entamée il y a une vingtaine d'années par La Venexiana avec les Livres IV et V. Depuis, une équipe en grande partie identique a pris le relais sous le nom de La Compagnia del Madrigale, ajoutant au fil des ans l'extravagant Livre VI, les troisième et deuxième plus récemment, et même entre-temps les Responsoria. Toujours avec la même rigueur, la même finesse. Presque l'histoire d'une vie. Et de vies il est question puisque l'ensemble rappelle que deux membres initiaux du projet ne sont plus : Claudio Cavina, fondateur de La Venexiana, et la basse inimitable Daniele Carnovich dont on trouvera ici quatre autres témoignages ultimes, à côté de quelques pages de Monteverdi qui brillaient dans un précédent album admirable (« Lagrime d'amante », Diapason d'or , cf. no 711 ). Ce Primo libro de madrigali a cinque voci donne à entendre le jeune Gesualdo. Puisque son statut de prince lui interdisait d'afficher son patronyme sur les pages de titre des publications, il utilisa un faux nom (Giuseppe Piloni) pour l'édition originale de 1591, aujourd'hui perdue. La seconde, parue trois ans plus tard à Ferrare, ne mentionnait toujours pas le compositeur. Dans ces pièces écrites entre le milieu des années 1580 et 1593, Gesualdo se fond dans le goût de l'époque, tournant le dos aux vers de Pétrarque pour se frotter à ceux du Tasse et de Guarini dans des textes déjà bien servis, comme Baci soavi e cari ou Tirsi morir volea . Pour autant, le prince ne cède pas aux légèretés d'un Marenzio : son contrepoint se veut dense sans rejeter la fluidité. Même si les hardiesses chromatiques seront pour plus tard, la personnalité du compositeur y apparaît déjà affirmée, comme suffirait à le démontrer Baci soavi e cari , au début du recueil. Come esser può ch'io viva ou Non mirar, non mirare laissent même deviner les audaces harmoniques à venir. Gesualdo ne copie pas, et s'affranchit de ses pairs. Louons une fois encore la constance du travail de La Compagnia del Madrigale pour la lisibilité et la finesse qu'elle rend aux détails dont cette musique est parsemée, pour la beauté de ses textures et de ses inflexions qui n'en finissent pas de nous ravir.



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