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Classica # 244 (07-08/2022)
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Passacaille
PAS1120



Code barres / Barcode : 5425004841209

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Analyste: Fabienne Bouvet

« Dans mon interprétation, j'ai essayé de souligner autant que possible l'aspect improvisé et extemporané (...) en tenant compte de la révolution majeure que cette façon de composer et de jouer signifie au début du XVIIe siècle en ltalie », explique Luca Pianca, cofondateur de l'Ensemble ll Giardino Armonico et ancien élève de Nikolaus Harnoncourt, qui enregistre ici en solo. Le luthiste suisse propulse I'auditeur dans cette période de transition durant laquelle les expérimentations se multiplient, I'harmonie n'ayant pas encore évolué vers un système tonal établi et les musiciens de l'époque cherchant à restaurer les pratiques musicales de la Grèce antique pour exprimer les affects, les mouvements de l'âme et les passions humaines. Technique invisible, qui met la rhétorique au service de la musique : on oublie que Luca Pianca varie les respirations, les hésitations, les couleurs et les nuances, pour se laisser porter par la vérité de I'instant, d'une apparente spontanéité.

Comme au concert, chaque seconde semble inventer la suivante. Il faut écouter par exemple la Gagliarda « La Farnese » de Pietro Paolo Melli, jouée à I'archiluth, sublime de nuances, de souplesse et d'expressivité, qui alterne l'ombre et la lumière dans un jeu de clair-obscur, ou la Passacaglia de Giovanni Girolamo Kapsberger, jouée au théorbe, inventive et sans cesse renouvelée, soutenue par des basses profondes, longues et résonantes.

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