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Diapason # 717(12/2022)
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Alia Vox
AV9947




Code barres / Barcode : 8435408099479


 

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Analyste: Wissâm Feuillet

 

Exception faite de la BWV 997, version anonyme du XVIIIe siècle pour luth baroque, Enrike Solinis joue ici ses propres transcriptions à l'archiluth. Selon le musicien, « l'instrument adéquat pour cette musique est le luth à l'accord historique le plus conventionnel », c'est-à-dire l'archiluth, le luth Renaissance étendu dans le grave.

Postulat discutable sur le plan historique (Bach n'ayant probablement jamais eu entre les mains un tel instrument) comme sur le plan musical.

Souvent un peu grêle, l'archiluth est en effet bien en peine d'offrir à ce répertoire l'ampleur et la rondeur dont il a besoin. Ainsi est-on gêné d'emblée par la différence de timbre entre un petit jeu très mat, dur, et un grand jeu assez rond et doux. L'écart ne se comble jamais, comme si les deux manches de l'instrument étaient irréconciliables et jouaient dans deux directions différentes -la Fugue de la BWV 1033/964 et la Courante de Froberger constituent deux bons exemples.

Cela n'enlève rien à la virtuosité impressionnante de Solinis, pour qui les traits les plus difficiles paraissent aisés, ni à la qualité en soi de ses transcriptions. Ni même à un beau sens de la nuance dans les pièces lentes, çà et là portées par un cantabile séduisant. Ce qui ne pardonne pas, en revanche, c'est une acoustique d'église trop réverbérée et un instrument bien trop tendu - cette tension culmine dans les Suites de Froberger et de Buxtehude, où l'aigu pique, dérange. L'amateur de luth germanique se tournera vers des références plus sûres : Claire Antonini, Jadran Duncumb ou Evangelina Mascardi.

 

 





   

   

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