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Diapason # 715 (10/2022)
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Château de Versailles
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Analyste: Denis Morier

Le 9 juin 1660, en l'église de Saint-Jean-de-Luz, Louis XIV épousait l'infante d'Espagne Marie-Thérèse. Les compositions exécutées alors n'étant pas connues, imaginer ces noces relève de plus de l'évocation que la reconstitution. Les fêtes qui se sont succédé pour accueillir les nouveaux époux sont mieux documentées. À l'arrivée du couple royal à Paris, à la fin de l'été 1660, Lully écrivit un grand motet de réjouissance et des « airs de la paix » sur des vers de Corneille. Mazarin avait chargé le Vénitien Cavalli de composer un nouvel opéra (Ercole amante), mais sa création fut plusieurs fois reportée (jusqu'en 1662). On représenta alors à la place son Xerse en novembre 1661, orné de nouveaux ballets du Florentin.

Seules pièces communes aux « Musiques pour le Mariage de Louis XIV » rassemblées il y a quinze ans par Hugo Reyne (Accord, Cinq Diapason ) et aux « Noces de Louis XIV » de Vincent Dumestre, le Jubilate Deo et les danses du Xerxès parisien sont aussi les pages les mieux réussies de la nouvelle production, grâce à l'engagement d'instrumentistes confirmés et d'un plateau vocal homogène et assuré.

Le reste du programme laisse circonspect. Le choix d'un motet de Pâques (O filii ) paraît bien singulier pour illustrer des évènements estivaux. Son compositeur, l'obscur Jean Veillot, avait composé un Te Deum pour la paix des Pyrénées, mais il est aujourd'hui perdu. Plus convenables, les pièces d'orgue de Couperin et de Nivers sont supérieurement interprétées par Justin Taylor. Le goût de Dumestre pour les chansonnettes strophiques ressurgit avec l'introduction d'airs à boire (où l'on peut reconnaître la mélodie de la future Complainte de Mandrin ) ou de cour.

À l'instar de l'infante, l'évocation franchit les Pyrénées, avec un extrait du Celaus aun del aire matan de Hidalgo, premier opéra ibérique, commémorant la paix et l'union franco-espagnoles. Le cosmopolite touche à l'hétéroclite avec l'introduction d'une Sinfonia mantouane de Salomone Rossi et d'un Magnificat vénitien de Cavalli. Ce chef-d'œuvre polychoral, fleuron du répertoire de San Marco, maintes fois sublimé au disque (récemment encore par Sébastien Daucé, HM, Diapason d'or ) souffre ici d'une direction trop éprise de monumentalité. Elle imprime une texture uniformément massive, qui manque de contraste, de couleurs, d'élévation et de subtilité.

 



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