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Diapason # 715 (10/2022)
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Hanssler
PH21024



Code barres / Barcode : 881488210248


 

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Analyste: Jean-Christophe Pucek

 

Le 13 février 1945, Dresde fut en grande partie détruite par les bombardements alliés. Depuis 1951, un concert de la Staatskapelle commémore chaque année la tragédie. Pandémie oblige, celui de 2021 ne réunissait qu'une vingtaine de musiciens de la prestigieuse phalange, dirigés par Philippe Herreweghe dans un programme radiodiffusé entièrement dévolu à Bach ; Profil Hänssler le publie aujourd'hui, accompagné d'un CD de bonus regroupant des extraits de prestations marquantes d'autres chefs dans Verdi (Thielemann), Berlioz (Davis) et Mahler (Haitink). La partie Bach est d'une densité émotionnelle impressionnante où la vérité de l'instant transcende toute autre considération. Bien que jouant sur instruments modernes, les musiciens observent au maximum la rectitude stylistique. Et le résultat se révèle probant : très sollicité, le hautbois de Rafael Sousa pleure et console (Sinfonia de la BWV 12 ) ; les cordes savent se faire légères pour épouser le mouvement de la danse dans l'aria finale de la BWV 82 ; le dialogue entre l'alto et la voix illumine le choral de la BWV 199. Les deux solistes se distinguent par leur engagement, l'épaisseur humaine qu'ils apportent à leur partie.

Dorothee Mields, qui a déjà gravé la BWV 199 dans la même version de Weimar (Carus, 2015), n'y affichait pas la même éloquence qu'ici : le récitatif « Mein Herze schwimmt im Blut » sonne idéalement torturé ; la sincérité du repentir de « Tief gebückt » étreint ; l'étincelle finale de « Wie freudig » est couleur d'espérance. Kresimir Strazanac trouve, quant à lui, le juste équilibre entre aspiration à la délivrance et dolorisme discret, comme en témoigne la plénitude fragile de son « Ich habe genug » ; la tendresse dont il berce « Schlummert ein » ne rime jamais avec mollesse. L'expérience que possède Herreweghe de ce répertoire apporte aux œuvres nuances, cohérence et tension. Une telle concentration, une telle convergence d'énergies font de cette heure de musique, un moment de recueillement, de communion.



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