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Classica # 247 (11/2022)
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CPO 5554942



Code barres / Barcode : 0761203549429

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Analyste: Jérémie Bigorie
 

En 1627 , à l'occasion du mariage de la princesse Sophie-Eléonore de Saxe avec Georges ll, Heinrich Schütz invente en quelque sorte l'opéra allemand avec sa tragi-comédie pastorale en un prologue et cinq actes Dafne, inspirée des Métamorphoses d'Ovide. La partition a malheureusement brûlé dans l'incendie de la bibliothèque de Dresde, mais le texte allemand de Martin Opitz, une adaptation de la Dafne d'Ottavio Rinuccini déjà mise en musique par Jacopo Peri et Marco di Gagliano, a survécu. Le chef Roland Wilson a élaboré sa propre reconstitution de ce qu'aurait pu être Dafne, quatorze ans après l'essai du musicologue Reinhard Seehafer tandis que Wolfgang Mitterer a présenté, en septembre dernier, son « madrigal-opéra » à partir du même livret.

La Sinfonia d'ouverture a été empruntée à Samuel Scheidt. Le quatrième acte picore dans les recueils de contemporains de Schütz comme Alessandro Grandi, Biagio Marini et Marco da Gagliano. L'essentiel du matériau musical provient d'oevres profanes de Schütz lui-même. On reconnaîtra la célèbre basse obstinée du « Beatus Vir », de Monteverdi, extrait des Salva morale e spirituale, au premier acte, censée dépeindre l'allégresse des bergers libérés du monstre par Apollon. Ressort surtout l'étreignant cinquième acte grâce à la belle prestation du ténor Tobias Hunger (Apollon) et de la soprano Marie Luise Werneburg (Dafne). Une belle curiosité.

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