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Analyste: Frédéric Degroote En 1949, dans la première monographie dédiée au madrigal, Alfred Einstein décrivait Giaches De Wert comme l'un des trois grands « oltremontani » avec Roland de Lassus et Philippe de Monte. Production pléthorique (une quinzaine de livres de madrigaux) et, surtout, de qualité. Ce magnifique bouquet de madrigaux vient nous le rappeler, rivalisant en raffinement avec ceux gravés il y a presque vingt ans par La Venexiana (Glossa, 2003). Quand ses aînés privilégiaient les Livres VIII et IX , et en particulier les textes du Tasse, Voces Suaves se concentre sur les années de pleine maturité (1588-1591). Les madrigaux des Livres IX et X y ont la part belle, entrecoupés de canzonette , genre plus léger alors en vogue. De Wert revient à Pétrarque, passé de mode en cette fin de XVIe siècle, pour le potentiel des affects, et l'ampleur d'écriture que lui offrent ses poèmes. Chantés a cappella, Datemi pace ou Mia begnina fortuna sont emblématiques de l'art contrapuntique du compositeur, la deuxième partie du second ( Crudel acerba ) anticipant par ses audaces la version de Marenzio qui paraîtra onze ans plus tard. Illustrant un versant moins connu de l'œuvre de De Wert, les canzonette font contrepoids à la gravitas des madrigaux sérieux. Les interprètes s'en donnent à cœur joie pour déployer une instrumentation diversifiée que le genre autorise et jouer de leurs individualités vocales. En 2016, le premier disque de Voces Suaves (« L'arte del madrigale », Ambronay) faisait déjà la part belle à De Wert avec sept de ses madrigaux et laissait Denis Morrier sous le charme de l'ensemble (cf. no 654 ). Cinq ans plus tard, les promesses du jeune collectif sont mieux que tenues et l'enchantement demeure.
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