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Outil de traduction |
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Analyste: Denis Morrier
Créée en 2019, La Palatine, jeune « quatuor à cordes vocales et instrumentales » français, fait ses premiers pas au disque avec un programme tout en contrastes, sur le thème du dépit amoureux. Dédié au baroque naissant italien, il s'ouvre (esquissé à bouche fermée) et se referme (chanté dans un habile arrangement avec viole, théorbe et clavecin) par le superbe Il n'y a pas d'amour heureux de Bras-sen. Les tubes (Lamento d'Arianna de Monteverdi) côtoient les miniatures rares ( El me tira de Merula) et même un inédit du romain Mario Savioni. Leurs vers brûlants ont trouvé en Marie Théoleyre une interprète au tempérament de tragédienne. La jeune soprano allie vibrato nourri, timbre généreux aux colorations méditerranéennes (évoquant les voix latines autrefois révélées par Garrido et Alarcon), graves charnus et aigus adamantins, mais parfois claironnants. Elle passe sans heurt du bouleversant Lamento di Zai da Turca au malicieux Dopo lungo penare du même Rossi, où la légèreté du discours raillant Amour n'est que feintes éruptives. Les trois instrumentistes apportent un soutien inventif : bariolages et contre-chants élégants de viole (Lamento), suavité du théorbe (Begl'occhi de Rossi) alternant avec la vitalité rasgueado de la guitare (Quand'io volsi de Merula), contrepoints savoureux, arpègements gracieux et ornements délicats au clavecin (sonate de Castaldi). Chacun a son solo faisant écho à la thématique désenchantée (variations sur Ancor che col partire de Rore, poignante Passacaille de Rossi). Tous s'unissent en de réjouissants balletti (variations de Piccinini sur la Ciacona , à la rythmique sans cesse renouvelée), parfois ourlés par une discrète et efficace percussion.
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