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Outil de traduction |
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Analyste: Frédéric Degroote
Pierre angulaire de l'œuvre madrigalesque montéverdien, le Septième Livre (1619) rompt avec les précédents. Le titre accolé au recueil, « Concerto », traduit l'ambition du compositeur : passer du salon à un théâtre imaginaire, où les instruments sont demandés, où les individualités sont sollicitées (Mantoue et L'Orfeone sont pas loin) sans pour autant renoncer à l'écriture contrapuntique. Tant d'artifices expressifs, tant de disparités entre les pièces (d'une à six voix) font de ce Livre l'un des plus ardus à enregistrer, La Venexiana (1998, Glossa) dominant jusqu'alors une maigre discographie. Le Concerto Italiano trouve le difficile équilibre entre ensembles et solistes. Les duos, bijoux d'écriture, font entendre des voix plutôt bien appariées, comme le Non vedrò mai le stelle des deux ténors Valerio Contaldo et Raffaele Giordani ou Oh, come sei gentile des sopranos Monica Piccinini et Sonia Tedla. Contaldo livre une lecture autoritaire de Tempro la cetra, soutenu par des cordes hédonistes, tandis que la fameuse Lettera amorosa de Monica Piccinini file droit, habitée, sans se perdre en circonvolutions. Son Con che soavità confirme la plénitude de l'écrin instrumental et la cohérence rhétorique. Dans Al lume delle stelle à quatre voix et A quest'olmo à six voix en style concertato, tous les chanteurs s'unissent dans une même compréhension de la langue montéverdienne. En témoigne aussi le Dia-logo e ballo concertato Tirsi e Clori. Si le tout est ce qu'il y a de plus convaincant à l'heure actuelle dans ce Septième Livre, certaines pièces gagneraient à être encore mieux mises en valeur et l'on peut imaginer, çà et là, des timbres offrant davantage de séduction, un engagement plus viscéral. Voyons le verre aux trois quarts plein et célébrons un sommet musical du Seicento.
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