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Analyste:
Jean-Christophe Pucek À en juger par la régularité des parutions qui lui sont consacrées, l'intérêt pour la musique de Leclair ne faiblit pas. The Beggar's Ensemble lui dédie un album haut en couleur, vivifiant dans sa manière de prendre les partitions à bras-le-corps. On aurait aimé que le texte du livret, au ton d'une agressivité superflue, condescende à éclairer le programme plutôt que de s'en tenir aux seuls trois concertos.
La présence de la sonate de Barrière veut-elle rappeler qu'à l'instar du violon, le violoncelle était en pleine émancipation dans la France de la première moitié du XVIIIe siècle ? L'autorité de François Gallon, en tous les cas, aurait gagné à s'y tempérer d'un soupçon de sensualité. Les extraits des deux Récréations de musique - « d'une exécution facile » - entendent-ils illustrer que Leclair n'est pas seulement synonyme d'archet acrobatique ? Partout très engagé, The Beggar's Ensemble l'emporte sur Les Nièces de Rameau (Pierre Vérany, 1994) côté aplomb, pas toujours côté cœur.
Dans les concertos, on se laisse gagner par l'élan, l'agilité d'Augustin Lusson ( Vivace de l' Opus 7 no 1 ). Le phrasé tranchant, l'ornementation parfois audacieuse (Adagio de l'Opus 7 no 2 ) mais contrôlée, un rien de bravade ( Allegro ma poco de l'Opus 10 no 6 ) sans doute conforme au tempérament de Leclair, nous restituent son invention où délicatesse française et fougue à l'italienne se conjuguent - l'Allegro de l'Opus 7 no 2, façon concert d'oiseaux, est d'anthologie. Malgré le systématisme de certains effets appuyés (l'inégalisation des croches 1 est d'ailleurs discutable), le violoniste supplante sans peine Luis Otavio Santos (Ramée, 2012). Leila Schayegh (Glossa) nous paraît cependant aller plus loin encore dans l'exploration sensible des concertos, moins choyée par Lusson que leur impact immédiat. |
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