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Diapason # 720(03/2023)
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Harmonia Mundi
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Analyste: Anne Ibos-Augé
 

Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns suit une longue lignée de musiques « animalières », de braiements de l'Office des fous médiéval en chansons descriptives renaissantes ou « concerts » baroques. C'est cet « avant-pendant-après » que parcourent, en deux volets, les musiciens de La Rêveuse.

 

Dans le premier, transcriptions et arrangements côtoient les pièces originales, croisant les esthétiques. On s'émerveille du chant du rossignol, on rit du coucou et de la poule, on s'attriste avec la fauvette, on goûte les mélanges carnavalesques de Schwarzkopff et Montéclair. Adroits, les arrangements cisèlent les parties, accentuant ici la fausse maladresse des imitations (Poules et coqs), là les dissonances (La Poule), colorant parfois la pièce d'atemporalité (Le Coucou au fond des bois , Cuckoo! ).

 

Empruntant au moule de la Suite (avec intrusion d'une « valse-twist » et interludes en ostinato), le Carnaval des animaux en péril du second volet mêle aux références connues l'imaginaire de Vincent Bouchot. Le Dodo, volaille du passé convoque doublement la Poule de Rameau et la Pinta d e de Ravel ; la Gigue finale joue d'un redéploiement d'accord alla Boulez… Premier atout du florilège, la luxuriance de ses couleurs instrumentales : aux diverses tessitures des violes, flûtes et flageolets s'ajoutent les timbres de la guitare, du théorbe et d'un large éventail de percussions, dont quelques « récup' » matérialisant non sans humour le côté écologique de la fable. L'interprétation est au diapason de cette richesse, délicate et poétique mais toujours d'une grande précision même dans la souplesse des phrasés. Se glissent élégamment dans le « Concert des oiseaux », quelques coutures instrumentales (gazouillis de flageolets, caquètement de basse-cour) ou idiomatiques (Laideronette et son pentatonisme font office de transition vers Le Carnaval des animaux en péril, dont le Prélude est une véritable « chinoiserie ravélienne »). Le curieux passera sur une prise de son très rapprochée, qui laisse entendre le souffle humain pour mieux suggérer la vie de ces animaux menacés ou éteints.

 

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