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Analyste:
Olivier Fourès Proche de Bach et Telemann, Pisendel étudia deux ans à Venise auprès de Vivaldi, dont il importera des œuvres par centaines en Allemagne. Premier violon de la cour de Dresde, il fut un des moteurs les plus puissants du style allemand « mélangé », base de l'esthétique classique. Ses propres compositions, passionnées et exigeantes, entre violon et orchestration vivaldiennes, Suites françaises, goût pour le contrepoint et ambition structurelle allemandes, reflètent sa capacité à fondre des éléments disparates en une rhétorique cohérente.
Le magnifique florilège ficelé par le Concerto Köln renferme le premier enregistrement du Concerto pour violon en mi bémol majeur, qui permet d'apprécier de la meilleure façon le legs pisendélien. Bien sûr, il fallait faire appel à une instrumentiste d'exception pour un tel projet. Mayumi Hirasaki, Konzertmeisterin de l'ensemble depuis 2011, relève le défi haut la main : technique impeccable, finesse et variété des caractères, ainsi qu'une admirable capacité à faire sienne la fièvre caractéristique du violoniste saxon. Quant au Concerto Köln lui-même, capable depuis des décennies de nous surprendre et nous réjouir avec ses concerts et enregistrements, il séduit une fois encore par sa réactivité et sa musicalité jamais prises en défaut. Ecoutez, par exemple, les rebonds du premier mouvement de la Sinfonia en si bémol majeur. |
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