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Analyste:
Jean-Christophe Pucek
Il y a six mois, Lina Tur Bonet nous offrait, pour une moitié du recueil de sonates pour violon et basse continue publié par Biber en 1681, une réalisation ardente (Diapason d'or, cf. no 715). Plamena Nikitassova, récompensée pour son album Westhoff (Diapason d'or, cf. no 689), offre l'intégralité de ces Sonatae Violino Solo, avec en prime une sonate inédite de Vilsmayr qui, au vu de sa qualité (en particulier un Adagio à fleur de peau), méritait de sortir des limbes.
La violoniste applique la tenue de l'instrument (en haut de la poitrine et non sur l'épaule) et de l'archet (avec le pouce sous la hausse) corroborée par les sources. Cette volonté louable de vraisemblance historique est au service d'une maîtrise assez éclatante qui autorise tous les effets - de la fin en trombe de la Sonate no 3 au bruissement mystérieux dont émerge la no 2 - et tous les affects : l'Aria de la no 4 est d'une fraîcheur primesautière, la Passacaille de la no 6 changeante mais altière.
On reste admiratif devant la capacité de Nikitassova à dompter les écarts de dynamique les plus abrupts (la Sonate no 2 en offre une illustration remarquable), face à sa virtuosité qui jamais ne verse dans le clinquant, sa capacité à orner sans surcharger. Le tempérament, sans doute, est moins flamboyant que celui de Tur Bonet, mais pas moins intense. On aurait aimé un continuo parfois plus fourni, moins chiche en couleurs, mais cette relative sobriété (d'une gaucherie fugitive dans la no 7) s'accorde avec l'approche de la soliste.
Pour entendre l'intégralité des sonates de 1681, on se tournera donc sans hésiter vers Nikitassova, aussi intègre que virtuose. En espérant que sa consœur espagnole gravera la seconde moitié du recueil. |
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