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Analyste:
Roger-Claude Travers Les belles Juditha triumphans, respectant l'instrumentarium de la Pietà et réunissant une héroïne idéale, un Vagaus agile et un Holofernes à la fois puissant et sensible, sont rares. Il y eut de grandes Judith, chacune dans leur genre. Si Maria Amadini, Aafje Heynis, Birgit Finnilä et Sara Mingardo restent les plus bouleversantes, Diego Fasolis demeure le seul à disposer de chanteurs tous excellents et des bons instruments. Captée à Ferrare en 2016, la version de Roberto Zarpellon crée une heureuse surprise.
Vivant et réactif, l'Ensemble Lorenzo Da Ponte aligne tous les instruments exigés et ne manque pas de prestance. Luciana Mancini ne fait pas de sa Judith une messagère hallucinée et inoubliable, mais une femme d'Israël touchante de dignité et de retenue. Agile, le Vagaus de Silvia Frigato se révèle aussi capable de nous émouvoir, comme dans cet « Umbrae carae » porté par de douces flûtes à bec. Légère, bien timbrée, un peu espiègle, Francesca Lombardi Mazzulli campe une Abra convaincante. Reste le problème toujours épineux d'Holofernes. Voix lourde et vibrée, Elena Biscuola ne libère le pathos que dans un « Noli o cara » soutenu par un hautbois et un orgue remarquables. Les meilleurs moments ? Peut-être le « Quanto magis generosa » de Judith, limpide, droit et expressif, avec une introduction à la viole d'amour joliment mise en scène, le récitatif accompagné « Summe astrorum Creator » et l'aria « In somno profundo » avec ses viole all'inglese. Une Juditha triumphans très honorable, vraiment.
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