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Diapason # 731 (03/2024)
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 Indesens
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Analyste: Guillaume Saintagne

L'idée de départ était porteuse et touchante : illustrer les liens qui unissent élèves et maîtres chez les compositeurs baroques et demander à sa professeure de rejoindre l'entreprise. Hélas, à l'arrivée, le programme manque de rigueur (encadrer un Bononcini par deux Vivaldi), d'originalité (des raretés, certes, mais peu de véritables inédits à mettre en face de Handel rebattus) et de solidité musicologique : la notice reconnaît qu'à défaut d'enseignement attesté, on peut supposer au mieux une influence indirecte (Legrenzi/Vivaldi par exemple). Et comment ne pas être frustré lorsqu'il est question du rôle-clé joué par Gaetano Greco et qu'aucune de ses œuvres ne se trouve incluse ici ? A l'inverse, Henrico Albicastro et son très bel Adagio auraient bien mérité quelques lignes… Si l'on applaudit des enchaînements éclairants (Carissimi, Kerll, Steffani et Handel), on aurait aussi aimé avoir accès aux paroles des airs pour pouvoir s'en imprégner pleinement.

 

L'interprétation ne sauve que partiellement ce programme bancal. Sonia Prina sort de sa retraite et se montre hypnotique dans les piano (Scarlatti) grâce à un cantabile toujours aussi délicat (Lotti, Bononcini), des vocalises liquides et un timbre demeuré intact. Il est bien dommage qu'elle se laisse déborder par son énergie volcanique aux extrêmes de la tessiture, et livre un « Furibondo » de Handel plombé par un souffle défaillant.

 

Luan Goes est un nouveau venu chez les contre-ténors : l'ambitus est large, assumé sans dissociation de registre, et sa prononciation claire, l'acteur investi. Néanmoins, avouons être personnellement allergiques à ces vocalises magmatiques (Porpora), ces sons tubés, ces poses amphigouriques (« Mi lusinga ») et ces aigus enflés qui rappellent fâcheusement Valer Sabadus.

 

Séduisent davantage ses qualités de chef d'orchestre, à la tête de Furiosi Galantes qui portent bien leur nom. L'effectif limité est bien amplifié, la basse continue charnue et l'ensemble n'est avare ni de contrastes ni de rythmes survitaminés, quitte à trop en faire (les éternuements du basson dans le « Gelido »). Pour les inédits, donc, et le plaisir de réentendre la grande Sonia avant tout.

 



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