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Analyste: Jean-Christophe Pucek Avec cette intégrale des toccatas, Christophe Rousset boucle son vaste tour d'horizon de l'œuvre pour clavier de Bach entamé en 1992 chez L'Oiseau-Lyre. Pages de jeunesse, elles se placent sous l'égide du stylus phantasticus hérité des maîtres du Nord (Böhm, Reincken, Buxtehude) avec ses bizarreries, ses foucades. La fantaisie doit constituer le fil rouge de toute interprétation : Blandine Verlet l'avait compris dès 1973, livrant une lecture pleine d'imagination (Philips) avant de pousser le curseur encore plus loin en 1995 (pour quelques-unes, Astrée). Depuis, seule Blandine Rannou (ZZT, 2005) a trouvé un équilibre idéal entre audace et construction.
Avec Rousset, la maîtrise est là, indiscutable - en témoigne la conduite impeccable de la BWV 913, qui demande un sens de l'architecture aiguisé. La volonté, maintes fois affirmée par le musicien, de faire chanter le clavecin, aussi : la BWV 912, primesautière puis plus dense, en offre une illustration parfaite, tout comme la BWV 916, teintée d'italianité, traduite ici avec la sûreté qu'autorise une connaissance approfondie de l'idiome musical ultramontain. Que manque-t-il pour nous convaincre tout à fait ? Un rien de folie, un soupçon de chaleur pour que ces œuvres, au lieu d'avancer tout droit, nous surprennent et nous agrippent.
La BWV 914 pâtit d'une entrée en matière trop hâtive, puis d'une difficulté à habiter la musique qui fait paraître un peu vaine la virtuosité déployée, là où les irrégularités arachnéennes d'un Pierre Hantaï (Virgin, 1997) nous captivaient. On aurait aimé aussi une BWV 910 aux angles plus francs, aux parfums plus complexes. Des toccatas qui parlent davantage à l'esprit qu'au cœur. |
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