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Classica # 142 (05/2012)
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Accent
ACC24243




Code-barres / Barcode: 4015023242432

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Roger Tellart
 

La Passion selon Buxtehude

L’ALBUM DE SIGISWALD KUIJKEN S’IMPOSE COMME LA RÉFÉRENCE DES « MEMBRA », RÉSOLVANT LE DUALISME DE LA PLAINTE ET DU PIÉTISME.

Avec ces 7 méditations sur les souffrances du Christ en croix, Buxtehude a signé l’un des chefs-d’oeuvre absolus du dolorisme en musique. Le recours à des textes latins n’étant cependant pas compatible, semble-t-il, avec la programmation du cycle aux Abendmusiken de la Marienkirche, foyer d’orthodoxie luthérienne à Lübeck. Reste que les meilleurs ensembles baroques ont gravé ce moment précieux de ferveur piétiste, de John Eliot Gardiner assisté de son Monteverdi Choir virtuose, au Bach Collegium Japan de Masaaki Suzuki, bien disant, bien chantant, ou au Concerto vocale de René Jacobs, où opère le charisme de la soprano Maria-Christina Kiehr. Et l’on n’omettra pas Ton Koopman à la tête des petits Chanteurs de Hanovre, non plus que l’approche du Concerto Cöl1n qui, dirigé par Konrad Junghänel, s’avère toujours en situation avec le style et le message spirituel de la musique.

Pour autant, l’album que viennent d’enregistrer Sigiswald Kuijken et sa Petite Bande s’impose désormais comme l’indiscutable référence discographique, mariant au sentiment christique les tendres affects du Cantique des Cantiques (cantates Ad latus et Ad cor). Le chef flamand est un médiateur idéal pour faire passer dans un même élan le rêve intérieur et comme une urgence liturgique. L’y aident un plateau vocal inattaquable (les sopranos d’Anne-Katrin Schenck et de Marie Kuijken, entre autres) et un concert instrumental subtilement expressif (violons, violes, violone et orgue). Complétée par la savante cantate funèbre Fried-und Freudenreiche Hinfahrt BuxkW76, augmentée par le compositeur lui-même du vrillant Klag-lied écrit à la mort de son père, voilà bien le témoignage dont nul buxtehudien ne voudra se passer!

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