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Classica # 137 (11/2011)
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Glossa
GCD 920918 (3CD)




Code-barres / Barcode: 84245622209183
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Vincent Borel    
 

Est-ce la fascination pour la volupté de Monteverdi, conjuguée à la relative pauvreté de son corpus d’opéras ayant survécu, qui provoque aujourd’hui cette passion scénique et discographique pour Francesco Cavalli? La Didone par les Arts Florissants, Egisto annoncé à l’Opéra Comique et la parution de divers enregistrements, dont ce présent travail de Claudio Cavina.

Dans le répertoire du XVIIe  siècle, le chef italien réussit peu à peu à imposer ses choix radicaux. Ce Cavalli arrive après une remarquable intégrale des madrigaux de Monteverdi, des incursions dans le jazz baroque, la liberté revendiquée d’un continuo groovy et l’emploi de tempos surprenants dans une Poppée qui a quelque peu bousculé la doxa du « baroquement correct ». Son Artemisia surprendra par la sagesse instrumentale, malgré quelques incartades vocales volontairement fausses pour des raisons d’expressivité théâtrale. Un lamento superbe ouvre le premier enregistrement mondial de cet opéra donné à Venise en 1657 sur un livret de Nicolo Minato et qui fut bien vite repris à Palerme, preuve du grand succès rencontré alors par Cavalli. Son métier est sûr : les amours d’Artémise, veuve du fameux Mausole à l’origine d’une des sept merveilles du monde, ne traînent guère. Commencé dans l’ostinato le plus sombre, l’intrigue enchaîne épreuves amoureuses et travestissements dans un continuum ébouriffant. Si les solistes choisis, voix légères et trop souvent tendues, sont assez interchangeables, l’essentiel réside moins dans la pure beauté vocale que dans la vigueur, l’humour et l’infinie mélancolie qui tissent cette partition inouïe. On y trouvera des sommeils intenses, des duetti enlevés et des commérages presque rossiniens dans leur verve. Bref, tout ce qui fait le sel de cet opéra du XVIIe siècle, certes archaïque, mais si prodigieusement écrit pour la scène. 
 

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