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Analyste: Ivan A. Alexandre Texte abrégé: Après ceux de Louis XIII et du Roi Soleil, Jordi Savall parvient naturellement à « L’Orchestre de Louis XV». L’orchestre sous Louis XV, devrait-on dire, le Bien- aimé n’ayant pas eu pour la musique les dons de son arrière-grand-père. Mais le titre importe peu. Le Concert des Nations ne cherche d’ailleurs en rien à reproduire les effectifs de notre Académie royale entre 1735 (Les Indes galantes) et 1763 (Les Boréades) – le théorbe, sollicité tout au long de ce double-album, avait quitté la fosse au début des années 1730; en revanche, on y dénombrait alors une douzaine de basses à cordes, dont le chef ne retient que cinq... Trêve de Louis XV, voici donc simplement quatre suites merveilleuses couvrant toute la carrière de Rameau, telles que se les représente un musicien à l’imagination sans limite. L’ouverture et les douze pages instrumentales des Indes (sans la danse des Sauvages !) avancent au rythme entêtant de la marche, lointain rituel soutenu par un tambour grave et nimbé de réverbération (la Collégiale de Cardona en Catalogne). La pastorale Naïs élargit la palette expressive, d’une Sarabande douloureuse qu’on croirait de Couperin à la plus éclatante des chaconnes. Le lieu d’enregistrement à changé: nous sommes à l’Arsenal de Metz dont l’air et le bois réchauffent encore la sonorité de l’orchestre. Avec Les Boréades, la bonne humeur l’emporte enfin, dans une Gavotte pour les heures remontée en galop d’Offenbach comme dans une Contre-danse finale vraiment « très vive». Quelques inévitables scories ne troublent certes pas une fête si brillante: Louis XV ou non, nous sommes bien heureux de retrouver tel qu’en lui-même l’Orchestre de Jordi Savall.
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