Texte paru dans: / Appeared in:
*  

Diapason # 592 (06/2011)
Pour s'abonner / Subscription information


Alpha 180




Code-barres / Barcode: 3760014191800
Consultez toutes les évaluations recensées pour ce cd ~~~~ Reach all the evaluations located for this CD

Appréciation d'ensemble: 3 diapasons
Analyste: Philippe Ramin  

Benjamin Alard a-t-il pour projet d’enregistrer l’intégralité de la Clavier Ubung, ces quatre publications où Bach résumait tout son art de l’écriture pour claviers? Les Partitas (Clavier Ubung) sont déjà parues. Sa maîtrise de l’orgue comme du clavecin lui permettra sans peine de traverser le labyrinthe de la Messe pour orgue (III) et des Goldberg (IV). Pour l’heure, voici le tome Il, où le clavecin se nourrit des figures, des rythmes, des contrastes et des formes de la musique pour orchestre : le Concerto italien y répond à la vaste Ouverture à la française. Et le fa majeur du concerto prolonge le plan tonal « en éventail » des Partitas (si bémol, do, la, ré, sol, mi: fa).

D’abord le concerto, où l’on retrouve le clavecin Sidey de style allemand, joué par Alard dans les Partitas. Peaufinant un style élégant et soucieux d’une mise en place rigoureuse, le jeune claviériste choisit des tempos mesurés et posés, hormis pour le Presto qui a fière allure et s’aligne au niveau des meilleures versions disponibles. Le caractère de son Andante est plus malaisé à définir, mais la réalisation s’avère irréprochable, et l’idée de l’accompagnement en détaché produit un contraste intéressant avec la sage cantilène — à nos oreilles, lui font défaut un peu de couleurs et de matière.

De haute tenue également, l’Ouverture n’entend pas bouleverser les canons esthétiques du baroque « moderne». Elle lève le rideau sur un paysage agréable et serein, d’où émergera une sarabande de belle énergie. Ce qui nous empêche ailleurs de nous émerveiller face à un musicien d’une telle exigence, d’une technique si propre et saine tient précisément au manque d’énergie : Benjamin Alard peine à donner une incarnation véritable à une quantité de très bonnes idées. Cette fort belle aquarelle ne semble pas à la hauteur du peintre visionnaire qui a fait naître ces géniales compositions. Tout récemment, Pascal Dubreuil apportait aux deux oeuvres un supplément essentiel d’enthousiasme (Ramée). Et Gustav Leonhardt reste une référence dans le Concerto italien, précisément pour l’énergie qu’il insufflait à l’imposant clavecin Zell de 1728 (Sony).   

 

Fermer la fenêtre/Close window

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews