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Diapason # 576 (01/2010)
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0028947766063 (ID9)

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Appréciation d'ensemble:
Analyste: Roger-Claude Travers 
 

C’est une des noblesses du disque : imposer comme une évidence l’entrée de compositeurs oubliés dans l’histoire de la musique. Il fallait la stature d’un Carmignola pour oser hisser de parfaits inconnus à la place d’honneur qu’ils méritent, comme ces mystérieux Italiens des âges galant et classique dont même le Grove ignore le nom. Précieux Giuliano, dont les exhumations du Vivaldi tardif, de Locatelli, et maintenant de Dall’Oglio et de Lolli sont les maîtres piliers d’un pont reliant l’éloquence exubérante d’un Biber à la virtuosité de Paganini. Que de surprises !  Dès l’Allegro initial du concerto de Dall’Oglio, la structure fantasque et l’invention mélodique annoncent une filiation avec le Vivaldi chenu. Or, le père de Domenico enseignait à La Pietà. Un élève présumé? Une piste en tout cas pour le musicologue. Inventif, délicat, précis, l’archet s’imagine funambule. Carmignola, qui ne goûte guère Tartini, confie-t-il volontiers, se laisse pourtant prendre au piège du Grave de Statirico, dont le monde harmonique s’inscrit dans la mouvance du Maître des Nations. Étrange alchimie que la sonorité du Stradivarius Baillot de 1732, naturellement poignante et intense, mais produite avec tant d’élégance et de finesse qu’elle perd en densité ce quelle gagne en profondeur.

L’âge classique sied bien au Trévisan. La facilité mélodique de Lolli tient de Saint Georges. On percevait déjà la richesse de cette musique ivre de suraigus dans l’intégrale méritante des neuf concertos par Luca Fanfoni (Dynamic), qui affronta les obstacles de haute lutte, alors que la main prodigieuse de Carmignola les écarte fluidement. Le VBO de Marcon s’épanouit avec les jolis thèmes du finale de Nardini, fermes et enlevés, et le second Allegro de Lolli, de carrure haydnienne - parfait dosage entre les contorsions de l’archet soliste et les interventions de l’orchestre, précises et souriantes, sans effet déplacé. Du grand art.
 

 

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