Texte paru dans: / Appeared in:
*  

Diapason # 328 (06/1987)
Pour s'abonner / Subscription information


Appréciation d'ensemble: 4 diapasons
Chroniqueur :  Ivan A. Alexandre

Texte abrégé :

Avec ce cinquième livre de pièces de viole de Marin Marais, «  c’est un compositeur au crépuscule de son art et de sa vie que doit suivre l’archet. Une fois de plus s’opère le miracle de cette respiration en synchronie, hors le temps et l’espace : Savall se contente de lire et tout se découvre,  jaillit comme neuf à nos oreilles. L’inquiétude rôde parmi les danses,  la mélancolie chemine au long du livre,  se pare de toutes les couleurs,  de tous les rythmes,  se vêt de bravoure (Rondeau de la suite en sol),  surgit en arpèges rauques (La Georgienne qui lui succède). La mort d’un fils dicte un Tombeau touchant, plus lucide encore que celui à deux violes de 1686. La Simplicité paysanne exalte les intrépides contrepoints de Hopkinson Smith ;  et puis la maladie cause le célèbre Tableau de l’opération de la taille (doctement décrit par Jean-Michel Damian – récitant), opération douloureuse où la corde en boyau « perd quasi la voix »,  s’évanouit en un bruit blanc pianissimo du dernier éprouvant.  À la fin, Les Relevailles et leur joyeuse  Suitte font une convalescence souriante,  que la tristesse sans amertume du cahier teinte de clairvoyante sérénité.  On ne peut parler de Marais sans décrire Savall : rien ne s’interpose entre le texte et le son,  ni même entre les êtres et leur texte. »

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews